Dans le Grand Évangile de Jean_5, chap.197, v.8 Hiram, habitant d'un village de pêcheurs grecs près de Césarée de Philippe, demande à Jésus:
« Mais, ô plus que sage et très puissant maître de la vie et de tous les hommes, si la terre est si extraordinairement vieille, quelle espèce l'habitait donc avant l'homme à proprement parler semblable à nous? Car elle ne peut avoir été vide et déserte, donc tournant en vain autour du grand soleil, pendant la petite éternité qui a précédé tes premiers hommes, il y a quatre mille ans! Ou était-elle véritablement vide et déserte jusque-là? Il est certes fort incongru à moi de te poser cette question; mais je vois qu'à n'en pas douter, il y a véritablement en toi et dans ce jeune homme une sorte d'omniscience, aussi sauras-tu sans doute, là aussi, satisfaire ma soif de connaissance. »
Jésus répond (chapitre 198):
(Le Seigneur): « Oh, tu peux bien demander, car les réponses ne nous feront jamais défaut, et ces réponses contiendront toujours l'inaltérable vérité de la vie tant matérielle qu'intérieure! Aussi, sois bien attentif à ce que Je vais te dire.
Avant les premiers vrais hommes déjà mentionnés, il existait assurément sur cette terre, comme sur les innombrables autres mondes ou planètes qui lui ressemblent, des êtres qui, par leur apparence extérieure, présentaient une très grande ressemblance avec ceux d'à présent! Sur cette terre se sont succédé de très nombreuses époques au cours desquelles une race antérieure disparaissait entièrement, peu à peu remplacée par une nouvelle race toujours un peu plus accomplie de quelque manière.
Longtemps avant l'apparition de ces races, qui se succédaient ordinairement de 7 000 en 7 000 ans, et à coup sûr toujours de 14 000 en 14 000 ans, la terre fut d'abord uniquement peuplée, dans ses parties que l'eau ne recouvrait pas, de végétaux de toute sorte, et, par la suite seulement, de divers animaux à sang chaud petits ou grands, mais qui apparaissaient toujours progressivement. Cependant, dès avant l'apparition de la magnifique végétation des terres fermes, le règne des animaux aquatiques, puis des amphibiens, fut déjà fort bien représenté et fort nombreux, ainsi que le règne des insectes volants de toute sorte, comme la mouche et les milliers d'espèces semblables, avec, presque au même moment, quelques espèces primitives d'oiseaux, qui bien sûr n'existent plus aujourd'hui, bien que la mouche, première des créatures vivantes, et qui fut, sur chaque planète, au commencement de tout ce qui vole, soit demeurée inchangée jusqu'à nos jours, et pour longtemps encore.
Quand la terre se recouvrit d'humus et que, sous l'action souterraine fréquente de grandes éruptions de feu, le fond durci des mers se souleva en des milliers d'endroits pour donner de longues et vastes chaînes de montagnes, et fut également modelé par de violentes tempêtes dans les airs et les eaux, c'est alors que, grâce à l'apparition de grands espaces secs et à la plus grande fertilité du sol, qui pouvait fournir une subsistance à des êtres plus accomplis et plus intelligents, l'esprit étemel très sage et tout-puissant de Dieu put faire apparaître de tels êtres, les premières créatures humaines.
De ce moment, comme Je vous l'ai dit, les races se succédèrent tout au long d'époques terrestres d'une durée pour vous inconcevable, une race un peu plus accomplie évinçant à chaque fois la précédente, qui l'était moins.
En ce lieu même, qui s'élève sans doute de plus de vingt hauteurs d'homme au‑dessus de cette petite mer intérieure, la mer est venue s'établir des milliers de milliers de fois avant de le découvrir à nouveau comme aujourd'hui, le laissant souvent fort transformé. Et avant que 6 000 nouvelles années se passent, il sera de nouveau sous la mer avant de se retrouver de nouveau à sec comme aujourd'hui, au bout de quelque 9 à 10 000 ans. Et ces périodes continueront de se succéder sur terre jusqu'à ce que cette terre, ou plutôt sa matière, soit devenue toute vie. »
Hiram dit : « Ô seigneur et maître unique de toute vie et de toute existence, que deviendront donc les hommes, qui assurément existeront encore en ce temps-là, si les terres sont à nouveau submergées? Ils se noieront tous pitoyablement!»
Je dis: « Pas du tout ! Car ces inondations périodiques par la mer se déroulent toujours avec une lenteur extrême et insensiblement, de sorte que tous ont largement le temps de s'en aller vers les régions au sud de la terre, dans lesquelles la mer, en se retirant, laisse à sec à leur tour d'immenses étendues de terre, parce qu'elle se déverse à ce moment-là vers le nord. Et il en sera de même lorsqu'elle reviendra vers le sud.
Les hommes n'ont donc plus rien à redouter de cela, d'autant que Mon esprit les conduira longtemps à l'avance à prendre les dispositions nécessaires. — As-tu plus ou moins compris? »
Dans le volume 8 du Grand Évangile de Jean, c'est un tableau plus détaillé du passé de la Terre que nous donne le Seigneur. Un patricien romain, du nom de Marc - qui, avec d'autres Romains, dont Agricola, était venu spécialement en Judée pour rencontrer cet "homme extraordinaire, une sorte de prophète, qui prédisait l'avenir et à qui toutes les forces de la nature étaient soumises" et dont la renommée s'était répandue jusqu'à Rome - est dans la compagnie du Seigneur chez Lazare à Béthanie. Il pose au Seigneur la question suivante: ( Grand Évangile de Jean_8 , chap.69)
Comme nous étions ainsi assemblés en toute tranquillité, le Romain Marc, que nous connaissons déjà pour un penseur d'une grande profondeur, Me dit: «Seigneur et Maître, puisque nous en avons le loisir, me permets-Tu encore une question? Quelque chose m'oppresse encore sur quoi j'aimerais des explications plus précises que celles que Tu nous as données au mont des Oliviers. »
Je lui dis: « Parle donc, car en toi demeure une âme éclairée! Je sais certes ce que tu veux, mais il Me plaît que tu formules ta question toi-même, afin que les autres aussi sachent de quoi il s'agit; car il y a ce grand défaut chez les hommes que bien peu s'aperçoivent de ce qui leur manque. Car s'ils remarquaient et sentaient cela, ils se mettraient en quête avec le plus grand zèle et découvriraient ainsi bien des choses. Mais, parce qu'ils sont paresseux et qu'ils ne savent ni ne sentent ce qui leur fait défaut, ils ne le cherchent pas et ne le trouvent donc pas. Mais cherchez, et vous trouverez; demandez, et l'on vous donnera, frappez, et l'on vous ouvrira! À présent, dis-nous sur quoi tu voudrais être éclairé davantage qu'au mont des Oliviers. »
Notre Marc dit alors : « Voici, Seigneur et Maître : Tu nous as dit Toi-même que l'homme ne pouvait vraiment aimer Dieu par-dessus tout s'il ne s'efforçait pas autant que possible de Le connaître ; j'ai beaucoup réfléchi à cela, et j'ai trouvé qu'il me manquait encore beaucoup de choses à cet égard!
En Illyrie et dans les grands territoires qui dépendent de nous, je possède plusieurs mines d'où l'on extrait toutes sortes de métaux qui nous sont fort utiles, comme l'or, l'argent, le plomb, et une grande quantité de fer.
Mais, alors qu'on creusait ces mines, j'y ai trouvé des choses fort étranges et mémorables, cela très profondément en dessous de la surface du sol ordinaire. Il s'agissait d'ossements et de squelettes d'animaux gigantesques ayant vécu jadis sur la terre. Quand donc peuplaient-ils la terre, et comment ont-ils pu s'enfoncer si profondément, même sous de hautes montagnes? En Égypte et en Hispanie, on a même trouvé des ossements et des squelettes qui ressemblaient fort à ceux d'un être humain, mais ils étaient au moins quatre à cinq fois plus grands et plus robustes que ceux des hommes actuels. Et j'ai trouvé de même bien d'autres curiosités que je ne crois pas nécessaire de détailler davantage.
Sur la montagne, Tu as certes brièvement mentionné la présence sur terre, bien avant Adam, d'une sorte d'êtres humains qui n'avaient cependant que peu de libre arbitre, mais étaient plutôt mûs par l'instinct, comme les bêtes, et agissaient également par instinct. Selon l'Écriture des Juifs, ce n'est qu'il y a environ quatre mille ans qu'est apparu Adam, le premier homme pourvu d'un libre arbitre total et d'une raison tout aussi libre, et qu'il a donné de lui-même à sa postérité des lois et des règles sages.
Et j'ose ici poser une grande question: au temps d'Adam, cette terre n'était-elle pas peuplée encore par endroits de ces êtres préhumains, et cette race ne se serait-elle pas maintenue jusqu'à nos jours en certains points de la terre, où elle subsistera peut-être encore quelque temps? Et puis, comment les ossements des animaux de ce monde antérieur, ainsi que les restes gigantesques des préadamites, ont-ils pu arriver jusque sous la base des montagnes?
Dis-m'en davantage à ce sujet, ô Seigneur; car ce que nous avons découvert jusqu'ici, nous, Romains qui cherchons, nos descendants le trouveront aussi, et assurément davantage.
Les livres connus de Moïse ne nous donnent aucune indication sur les conditions d'existence de la Terre avant Adam. Moïse commence par une histoire hautement mystique de la Création, mais celle-ci n'a aucun rapport avec ce que nous trouvons aujourd'hui sur la terre - et elle le contredit même grandement.
Si Tu ne nous éclaires pas davantage là-dessus, cela suscitera une grande confusion, surtout chez nos lointains descendants, et Ta doctrine connaîtra de terribles divisions. Car elle repose sur la loi mosaïque, et si celle-ci demeure obscure en quoi que ce soit, Ta lumière ne se répandra pas sur la terre dans toute sa clarté. Aussi, éclaire-nous un peu là-dessus, nous T'en supplions! »
Les chapitres 70 à 74 du même volume donnent les réponses du Seigneur:
Je dis : « Écoute-Moi, Mon très cher Marc, Je vous ai déjà dit et montré bien des choses, et vous en montrerai encore ; mais tout cela sera sans grand effet sur vos proches descendants, parce que les hommes de ce monde ne conçoivent ni ne comprennent cela, et ils ne le croiront donc pas. Tu as certes fourni un fort bon motif pour que l'explication que tu demandes sur les conditions d'existence de cette terre semble tout à fait nécessaire à la consolidation de la foi des hommes en Ma doctrine. Cependant, ne vous ai-Je pas dit aussi que l'Esprit révélerait toutes ces choses qui arrivent dans Ma Création à tout homme qui renaîtrait en esprit? Et ces hommes comprendront alors de la manière la plus claire ce qu'il en est de toutes ces choses qui te paraissent encore si inconcevables.
Cependant, vous croirez ce que Je vais vous dire là-dessus parce que vous l'aurez entendu de Ma bouche: mais quant à le concevoir en profondeur, vous ne le pourrez pas, et encore moins en donner une juste idée aux autres hommes dont l'esprit est encore tout à fait aveugle. Les hommes devront donc attendre encore longtemps pour recevoir à toutes ces grandes questions des réponses qu'ils soient capables de comprendre.
Les Juifs eux-mêmes, qui, outre que Moïse en personne leur a expliqué tout cela par la bouche de son frère Aaron dans les deux livres additionnels, étaient jadis le peuple le plus éclairé de la terre, en sont venus à ne plus rien savoir ni rien comprendre à toutes ces choses concernant le monde primitif. Tout ce qu'ils trouvent de ces vestiges primitifs, ils le prennent pour un effet du Déluge de Noé, qu'ils ne comprennent plus, et, si tu veux les détromper, ils te condamneront comme hérétique!
Quant à vous, païens, vous avez dans votre mythologie divine le récit de deux grandes submersions de la Terre dont vous faites la cause première de tous ces phénomènes, et le peuple y croit dur comme fer. Dites-leur la vérité, et ils vous riront au nez, ou, au mieux, vous diront: "Hé, qui peut savoir cela? Les dieux seuls!" Que leur répondrez-vous alors? C'est pourquoi les hommes ne seront capables de comprendre les vérités de cette sorte que lorsque, tout d'abord, ils seront versés dans toutes sortes de sciences, et ensuite, quand leur esprit les leur aura révélées!
Cependant, Je veux bien vous donner quelques indications sur ce qu'il en est de ces choses, bien que Je ne sache que trop clairement que votre entendement actuel ne vous permet pas de toutes les comprendre, d'abord parce qu'il vous manque la notion des très grands nombres, ensuite parce que vous ne savez des astres, de leur éloignement et de leur mouvement que ce que Je vous en ai dit Moi-même: tout cela ne sera pour vous aussi qu'une connaissance extérieure tant qu'elle ne sera pas transformée dans votre esprit en une vérité lumineuse, née par elle-même.
Que cette terre ait un âge si élevé que, quand bien même Je vous le dirais, vous ne pourriez concevoir le nombre de ses années d'existence, Je vous l'ai déjà montré au mont des Oliviers. Mais enfin, en bref, cette terre existe en tant que corps céleste depuis un temps quasi incommensurable selon vos concepts, et sa surface a connu bien des changements pour en venir à son aspect présent. Le feu, l'eau, les tremblements de terre et autres grandes tempêtes ont été, surtout dans les premiers temps, les moyens qui ont fait d'elle, selon Ma volonté, ce qu'elle est aujourd'hui. Et, pour qu'elle se perpétue et devienne encore plus apte à nourrir temporairement bien d'autres hommes et d'autres créatures, il faudra que le feu, les flots, les tremblements de terre et les tempêtes petites et grandes œuvrent encore, selon les besoins, en elle, sur elle et au‑dessus d'elle. »
(Le Seigneur:) « Quand la Terre, dans les temps primitifs, se fut développée jusqu'au point où seules quelques îles, petites ou grandes, s'élevaient au-dessus des eaux, Ma sagesse et Ma volonté disposèrent, dans le limon fertile de la mer dont elles étaient recouvertes, toutes sortes de graines de plantes. Et c'est ainsi que sur ces îles poussèrent bientôt toutes sortes de plantes curieuses et d'arbustes, et même, par la suite, des arbres immenses.
Quand ces îles furent ainsi couvertes de végétation, J'y disposai des œufs ou des semences pour former un monde animal adapté à cet état de la Terre, et qui ne fut donc d'abord constitué que de vermisseaux de toute sorte, et, par la suite, de vers plus grands, puis d'insectes, et enfin, quand une nourriture abondante poussa sur le sol devenu plus sec, d'animaux géants dont la tâche était de se nourrir des plantes encore grossières et des branches des arbres, et ainsi d'engraisser le sol par leurs déjections, puis, après leur mort, par leurs corps gigantesques, dont vous pouvez encore trouver les os dans les plus profondes des cavités de la terre.
Sur la pourriture de ces animaux se développèrent encore, selon Ma volonté, une foule de nouvelles bêtes sous la forme de vers petits ou grands qui donnèrent naissance à toutes sortes d'insectes.
Appelons cela une période de la formation de la Terre. Bien sûr, il va de soi que cette planète a dû subir au préalable un nombre quasi infini de transformations de toute sorte, sans lesquelles cet état n'aurait jamais pu survenir. Mais tous ces événements ne vous concernent pas plus que, par exemple, l'évolution, à partir du germe, du grain de blé mis en terre, tant qu'il n'a pas fructifié à coup sûr pour votre plus grand bien. Bref, Je ne vous décris ici la Terre qu'au début de sa fécondité, quand furent déposés dans son sol toutes sortes de graines de plantes et d'arbres et les oeufs de toutes sortes de bêtes, toutes choses dont l'origine avait été disposée depuis bien longtemps dans les eaux: car certaines plantes et bêtes aquatiques d'une grande variété sont à l'évidence bien plus anciennes que les animaux de la terre ferme et de l'air.
Je viens ainsi de vous dépeindre une première période de formation sur la Terre d'un sol fertile, et vous pensez bien que, sur ce sol fertile primitif, l'existence d'animaux meilleurs était impossible, encore moins celle de l'homme. Mais cet état de rudesse était nécessaire, car, sans lui, un second état plus parfait n'aurait pu s'ensuivre, de même qu'un arbre ne portera jamais de fruits mûrs sans avoir d'abord porté des bourgeons amers.
Mais bien sûr, pour que les fruits d'un arbre atteignent la maturité parfaite, il faut encore, après l'étape des bourgeons, une quantité d'événements dont Mon œil seul peut observer tous les détails: et c'est assurément une condition d'autant plus nécessaire encore pour la maturation de toute une planète.
Nous avons donc décrit cette terre à l'étape des premiers bourgeons. Mais que se passe-t-il lorsque, au début du printemps, les petits bourgeons commencent à se gonfler et à s'emplir de sève? Eh bien, poussés de l'intérieur, ils éclatent, jetant en quelque sorte par dessus bord leur première enveloppe dans la mer du passé et de la dissolution, et, tout en grossissant, ils vont vers une perfection plus grande, afin que les feuilles puissent apparaître en leur sein et accompagner la floraison nécessaire à la formation des fruits. Et, quoique cette image de l'arbre soit bien pauvre pour figurer le développement d'un monde, elle peut cependant vous aider à concevoir, en très petit, toutes les choses par quoi un monde doit passer avant de devenir apte à porter et à nourrir des hommes de votre espèce.
Cette première période où la Terre est devenue féconde d'une manière encore très brute et inculte a duré bien des milliers de milliers d'années telles qu'on les compte actuellement - car il n'y avait pas encore sur cette terre de saisons fixes, et celles qui existaient duraient un peu plus longtemps qu'aujourd'hui.
Ce que nous avons vu dans cette première période a été détruit par des tempêtes de feu sorties des entrailles de la terre, qui ont été permises ou, mieux encore, ordonnées, et, au bout d'un grand nombre de nos années actuelles, de plus grandes étendues de terre se sont élevées depuis les grandes profondeurs des mers, déjà ornées de montagnes et couvertes d'un limon déjà bien plus fertile.
En temps utile, Ma sagesse et Ma volonté ont déposé dans ce limon des semences plus parfaites, et les grandes étendues de cette terre encore jeune ont bientôt pris une apparence déjà fort belle.
Comme la nourriture était de nouveau en abondance sur ces immenses contrées, Je les ai pourvues, toujours selon la plus sage ordonnance, d'un plus grand nombre de consommateurs grands et petits, eux aussi plus parfaits. Et les eaux entre ces étendues de terres furent peuplées d'animaux plus grands, et les grandes contrées eurent des animaux pour manger les nouvelles plantes et les arbres qu'elles portaient désormais.
Une partie de ces herbes, plantes, arbustes et arbres tout à fait gigantesques produisaient déjà des graines et se reproduisaient ainsi: mais la plupart continuaient de pousser à la manière des champignons à partir du sol fertile, et les animaux naissaient à peu près comme les dragons du Nil que vous connaissez en Égypte, c'est-à-dire à partir des œufs, et pouvaient vivre aussi bien dans l'eau que dans l'air, et de même se nourrir des plantes aquatiques ou de celles de la terre ferme, qui était loin d'être aussi sèche qu'elle l'est à présent.
Car, dans cette période de formation qui était en quelque sorte une période de progression de la vie végétale et animale, la Terre ne pouvait pas être plus sèche que ne le sont les bourgeons en pleine croissance des arbres; car si l'on voit à ces derniers un aspect desséché, cela augure mal des fleurs et des fruits qui doivent les suivre. »
(Le Seigneur:) « La deuxième période de formation a duré elle aussi un temps que vous ne sauriez exprimer en années actuelles. Mais la Terre était encore loin de pouvoir porter des animaux à sang chaud, encore bien moins des hommes, si inférieurs soient-ils; c'est pourquoi cette période a pris fin comme la première, et beaucoup de temps se passa encore avant la venue d'une troisième période préparatoire.
Bien sûr, entre ces différentes grandes périodes préparatoires, il y eut une quantité de périodes intermédiaires très tourmentées dont Je suis seul à connaître le sens, Moi le Créateur, et ensuite l'esprit à qui Je veux le révéler.
De tous ces événements nécessaires naquit donc la troisième période. Cette fois, ce sont vraiment d'immenses terres qui surgissent des eaux, poussées, selon Ma volonté, bien sûr, par le feu intérieur de la Terre. La végétation devient plus abondante encore et toujours plus gigantesque, et les animaux de même. Mais, comme les deux précédentes, cette période que l'on peut comparer à la floraison de l'arbre était cependant bien loin de pouvoir offrir un gîte à l'être humain; c'est pourquoi elle a pris fin elle aussi et ses productions tant animales que végétales se sont enfouies dans le sol, tout comme les précédentes, mais moins profondément.
Il y eut alors à nouveau un grand nombre de périodes intermédiaires avant l'apparition, au bout d'un temps très long, d'une quatrième période préparatoire. Les terres émergées devinrent encore plus étendues, la végétation plus luxuriante, et l'eau, la terre déjà plus sèche qu'auparavant et l'air commencèrent à s'animer de toutes sortes d'animaux petits et grands, parmi lesquels il y avait même déjà des mammifères à sang chaud, qui venaient au monde par les voies de la conception naturelle et non plus par des œufs, et qui mettaient donc au monde des petits vivants, ce que ne faisaient pas les animaux marins, certains grands amphibiens et les oiseaux, les vers et les insectes.
Cette quatrième période de formation préalable dura un temps considérable. Le soleil éclairait déjà par moments le sol terrestre, et certains arbres commençaient à porter des fruits, qui n'eussent certes guère flatté vos palais, mais qui procuraient une bonne nourriture aux animaux de ce temps-là.
Dans cette quatrième période encore, il n'y avait rien qui ressemblât à l'homme.
De grands bouleversements survinrent à nouveau, qui enfouirent la plus grande partie de ce qu'on pouvait désigner sous le nom de créature, et c'est pourquoi l'on trouve aussi dans le sol beaucoup de restes de cette période, cependant bien différents de ceux des trois premières.
Après une longue période où la Terre s'apaisa et s'ordonna davantage, et après de nouveaux bouleversements également considérables, nous voyons apparaître une cinquième période de formation de la Terre. Du fond des mers s'élèvent de nouveaux territoires qui se joignent à ceux qui subsistaient des périodes précédentes pour former de vrais continents.
C'est au cours de cette cinquième période que se forment la plupart des montagnes de la Terre, et les plus hautes. Leurs pics immenses sont détruits par les éclairs, et emportés dans les profondes vallées et les fosses terrestres par de violents tremblements de terre et par des cours d’eau nés de pluies torrentielles. Ainsi se formèrent les immenses plaines, les vallées plus étroites et les prairies sur quoi toute chose prospéra par la suite.
C'est aussi au commencement de cette période que la Terre se met à suivre autour du Soleil un cours bien ordonné. Jours et nuits se succèdent régulièrement, et de même les saisons, bien que celles-ci changent encore beaucoup, parce que les pôles terrestres varient encore significativement, ce qui reste nécessaire dans cette période.
Dans cette période de formation d'une terre ferme permanente commencent aussi les reflux réguliers des mers, de quatorze mille en quatorze mille ans. Les mers submergent peu à peu tantôt la moitié sud de la Terre, tantôt la moitié nord, rendant leur fertilité aux déserts pierreux, souvent fort étendus. Car, au bout de quatorze mille ans environ, la mer a déposé tant de limon fertile sur les plaines et les vallées désertiques et pierreuses que, lorsqu'elle se retire à nouveau et que le sol s'assèche, celui-ci est alors extraordinairement fécond.
Pendant cette cinquième période, il a certes fallu plus de mille fois mille ans jusqu'à ce que le sol déposé convînt tout à fait à la création nouvelle d'un grand nombre de plantes, herbes, arbustes et arbres des plus divers, puis de toutes sortes d'animaux, et enfin des hommes d'avant Adam.
Il existe déjà dans cette période une quantité d'arbres fruitiers et autres végétaux à fruits de toute espèce destinés aux animaux et aux préhumains d'alors. Il n'est pas encore question d'agriculture, mais les préhumains utilisent déjà certains animaux qui vivent en troupeaux. Ils mènent une vie nomade fruste, n'ont pas de vêtements et ne bâtissent ni maisons, ni huttes, mais, comme les oiseaux, construisent sur les branches maîtresses des arbres des sortes de nids où ils habitent et se reposent, et font des réserves de nourriture qu'ils mangent peu à peu. Lorsque la réserve est épuisée, ils s'en vont de nouveau par groupes en quête de nourriture. Quand le gel survient, car c'est dans cette période que la neige est apparue durablement, ces hommes s'en allaient vers des régions plus chaudes avec leurs animaux domestiques, qui consistaient en mammouths, grands cerfs, vaches, chèvres et moutons - et aussi l'éléphant, le rhinocéros et l'unicorne, et toutes sortes de singes et d'oiseaux.
Plus tard dans cette période apparurent également l'âne, le chameau, le cheval et le cochon, animaux que ces préhumains maîtrisèrent aussi. Car ils avaient une raison instinctive supérieure qui leur permettait de dominer ces animaux et de les utiliser, les uns pour porter, d'autres comme gibier, d'autres pour prendre leur lait ou leur laine, dont ils se servaient pour se faire une couche moelleuse.
Ils n'ont pas de langue au sens de celles qui existent aujourd'hui entre les hommes; mais, étant eux-mêmes les plus parfaits des animaux, ils se servent entre eux de certains sons articulés, de signes et de gestes pour se communiquer leurs besoins et s'entraider. Lorsque quelqu'un est malade, souvent à cause du grand âge, il connaît déjà l'herbe qui peut le secourir, et, s'il ne peut marcher, les autres vont la chercher pour lui.
Cependant, ils ne savent pas faire de feu ni s'en servir : mais s'ils avaient pu voir comment faisaient les adamites, ils les auraient imités, car l'esprit d'imitation était très développé chez eux, et leur intelligence, possédant déjà un certain degré de libre arbitre, dépassait déjà de beaucoup celle du singe le plus parfait. Ainsi, ils auraient pu apprendre à parler à notre manière, mais jamais créer par eux-mêmes un langage savant.
Ces hommes étaient des géants d'une force extraordinaire, et leurs mâchoires étaient si fortes qu'ils pouvaient s'en servir comme d'outils coupants. De même, leur odorat et leurs sens étaient très développés, et ils percevaient de loin l'approche d'un ennemi: ils domptaient les animaux, et parfois aussi les esprits de la nature, par le regard et par la volonté.
Cependant, si cette cinquième période préparatoire dura un grand nombre de milliers de milliers d'années, il n'y avait chez les hommes de cette période aucune trace d'une culture du progrès; leur vie nomade se poursuivait uniformément, et ils ne furent donc pour la Terre qu'un amendement préalable à la venue de l'espèce humaine actuelle, en tout semblable à Moi.
Leur peau, encore assez velue, allait du gris foncé au gris pâle, et il y avait aussi des races sans poils, au sud seulement. Par la forme, ils ressemblaient assez aux Noirs actuels, Jusqu'à Adam, ils se perpétuèrent dans les basses plaines et dans les forêts touffues, mais n'allèrent jamais vivre sur les montagnes. »
(Le Seigneur :) « Au temps d'Adam, avec qui commence la sixième période, la Terre subit de nouveau pour une part de grands bouleversements par le feu et l'eau, au cours desquels l'espèce préadamite déjà décrite disparut presque entièrement avec ses animaux domestiques, ainsi que les vastes forêts et les autres animaux qui n'étaient pas domestiques; seules subsistèrent quelque espèces d'oiseaux, et les animaux des montagnes et des eaux.
Au temps d'Adam, il existait certe encore ici et là, en Asie, quelques-uns de ces pré-humains, mais fort clairsemés, et ils dépérirent peu à peu, parce qu'ils ne trouvaient pas en suffisance la nourriture qui leur convenait. On rencontre cependant encore, dans quelques régions lointaines du sud de l'Afrique et sur certaines grandes îles du vaste monde, quelques survivants affaiblis de la cinquième période, mais ils sont tout à fait sauvages, n'ayant acquis que par endroits, grâce aux descendants de Caïn, une culture un peu supérieure. On peut les dresser à divers travaux, mais ils n'inventent rien par eux-mêmes. L'état d'une partie d'entre eux, issus du mélange avec les descendants de Caïn et plus tard aussi de Lamech, s'est un peu amélioré, mais même ceux-là sont inaptes à une éducation supérieure et plus profonde de l'esprit.
Ces hommes vont se maintenir et se perpétuer encore longtemps là où ils existent, et recevoir peu à peu des adamites un peu plus de culture, mais ils ne deviendront jamais un grand peuple. - Voici donc pour les préadamites de la cinquième période de formation de la Terre.
Au commencement de la Terre, la Lune lui a été donnée pour l'accompagner et la réguler dans son mouvement autour du Soleil et autour de son propre axe; bien sûr, la Lune non plus n'eut pas tout de suite son aspect actuel. Avant cela, elle aussi dut traverser de longues périodes tourmentées, mais qui ne durèrent pas aussi longtemps que celles de la Terre.
Ne Me demandez pas pourquoi il faut un temps si inconcevable pour parachever une planète: la cause réside dans Ma sagesse et dans Mon ordonnance. Cependant, si le maître d’une vigne pouvait accomplir tout son travail en un instant, que ferait-il le reste de l'année? Le sage possesseur d'une vigne répartit son travail en sorte d'avoir à faire toute l'année, et cette activité quotidienne lui procure sans cesse de nouvelles joies. Voyez-vous, il en va de même pour Moi; car Je suis dans tout l'infini l'être le plus actif, mais aussi le plus parfaitement heureux.
Lorsque les enfants d'un père de famille voient au printemps les cerisiers, les pruniers, les poiriers et les pommiers en fleurs, ils s'en réjouissent certes, mais ils aimeraient mieux voir et goûter les fruits mûrs qu'admirer la seule beauté des fleurs. Mais le sage père dit aux enfants impatients: "Prenez patience, mes chers petits. Chaque chose vient en son temps dans ce monde ordonné par Dieu, et tout finit par mûrir! Attendez seulement, et, dans peu de mois, ces arbres aujourd'hui en fleurs seront couverts de fruits mûrs et sucrés, et nous les goûterons avec le Père céleste." Et les enfants sont apaisés.
Vous aussi, soyez tranquilles, même si vous ne voyez pas encore partout sur cette terre les fruits bien mûrs de Ma doctrine; ils viendront en leur temps. Car vous pensez bien que Je n'ai pas semé en vain parmi vous la semence vivante de Ma parole. Mais elle ne peut venir pleinement à maturité du jour au lendemain.
Et si, selon Mon ordonnance, cela prend déjà un certain temps pour un arbre, il en faudra à coup sûr d'autant plus pour un monde! Car il ne suffit pas pour un monde d'exister dans le grand espace de l'éther comme un énorme amas de pierre, de terre et d'eau; une telle masse serait absolument morte, et rien ne pourrait y pousser ni y vivre. Pour porter et nourrir la vie, un monde doit d'abord être vivant lui-même, et pour cela, il doit, tel un grand animal, avoir achevé sa formation organique à travers toutes sortes d'influences et de processus.
Il est vrai qu'un corps céleste en devenir renferme déjà, tel l'embryon dans le sein maternel, toutes les conditions d'une forme de vie animale et organique parfaite, mais, au commencement, ces conditions sont en quelque sorte réunies pêle-mêle, et ne s'ordonnent que peu à peu pour former un tout organique vivant. Quant à la manière dont procède cette organisation. Moi seul la connais, qui suis le grand ordonnateur de toute chose. Mais vous comprendrez cela vous aussi, quand vous serez vous-mêmes parfaits en esprit.
Cet exposé aussi clair et simple que possible des différentes périodes de formation vous permet de conclure encore autre chose, qui est la vraie raison pour laquelle Moïse a divisé la Création en six jours.
Ces six jours sont les six périodes décrites, que tout être créé doit traverser une fois, d'abord selon la nature, ensuite, comme c'est le cas chez les hommes que vous êtes, moralement et spirituellement, pour atteindre la maturité et la perfection.
Ce n'est qu'après cela que vient la septième période du repos, qui est la vie éternelle bienheureuse. Et si cette septième période s'appelle le repos, c'est parce qu'aucune contrainte, aucun jugement ni aucune angoisse ne pèse plus sur l'esprit parfait, et que son être est entré pour toujours dans la connaissance parfaite et la puissance du libre arbitre absolu.
Dis-Moi à présent, Mon cher Marc, ce que tu as compris de Mon explication. »
Plein d'étonnement, Marc répondit: « Seigneur et Maître éternel, J'ai certes bien compris, et tous les autres aussi, je l'espère, l'explication dont Tu nous as fait la grâce, mais, bien sûr, on ne peut parler d'une vraie compréhension profonde, précisément parce qu'il nous manque ce que Tu as dit. Cependant, nous avons maintenant de ces choses une vue assez claire, dans la mesure où, tout d'abord, nous savons désormais que penser des reliques découvertes dans les profondeurs de la terre et comment elles sont arrivées là au travers de ses multiples bouleversements périodiques et des migrations ultérieures des mers, et ensuite, pour moi du moins, j'ai compris ce que le grand prophète Moïse sous-entendait par les six jours de la Création. Cela nous suffit pour le moment, et nous pouvons attendre paisiblement d'en savoir davantage lorsque nous serons plus parfaits en esprit. Cependant, je comprends aussi que c'est là un enseignement destiné à un petit nombre, et qu'il en sera toujours ainsi.
Mais il reste une dernière question, du moins selon moi. Me permettras-Tu, Seigneur et Maître, de T'importuner encore une fois? »
Je dis : « Tu sais déjà que Je t'écouterai volontiers! Parle donc. »
Le Romain Marc: « Seigneur et Maître, les préadamites dont Tu nous as parlé, bien que pourvus seulement d'une intelligence instinctive et d'un libre arbitre réduit, devaient bien avoir une âme, qui, en tant que telle, devait être immortelle, sinon immuable. Qu'en est-il exactement de ces âmes? Où sont-elles, que sont‑elles devenues dans la sixième période où nous sommes, et que peut-il encore advenir d'elles? Cette question peut certes sembler présomptueuse et sacrilège; mais je suis encore un Romain assoiffé de savoir et non un Juif assoupi, et j'espère donc que Tu voudras bien porter cette question à mon crédit et y répondre brièvement. »
Je dis: « Mais oui, pourquoi pas? Nous avons encore tout notre temps. Écoute-Moi bien: de même que les âmes des pierres, des plantes et des bêtes peuvent survivre et, libérées de la matière, s'unir jusqu'à devenir, Je le dis, des âmes humaines, et par la suite, une fois incarnées dans un corps humain, des hommes véritables, ainsi les âmes des préadamites survivent-elles, tout comme les âmes des hommes des autres planètes vivent éternellement dans l'espace infini de la Création.
Cependant, dans le royaume des esprits, ces âmes sont amenées à une connaissance plus profonde de Dieu, de Sa puissance et de Sa sagesse sur quelque grande planète, c'est-à-dire sur le sol spirituel qui lui correspond, où elles sont fort heureuses et peuvent le devenir plus encore. Mais il serait bien inutile que Je t'explique où se trouve cette grande planète dans notre gousse globale, parce que tu ne pourrais la percevoir par tes sens, et il ne saurait de toute façon être question, dans cette vie, de te convaincre par toi-même qu'il en est bien comme Je le dis, à moins que tu n'atteignes la complète régénération de ton esprit. Jusque-là, tu dois te contenter de ce que Je te dis: il y a bien des demeures dans la maison de Mon Père! Un jour, dans Mon royaume, vous verrez clairement tout cela. - M'as-Tu compris? »
Note: le sens spirituel du chapitre 1 de la Genèse est expliqué par le Seigneur dans Grand Évangile de Jean_1 chapitres 157 à 162 , et aussi dans Grand Évangile de Jean_2 , chapitres 219 à 222.
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