La mort du corps n'est pas la fin de la vie, mais l'entrée dans le monde spirituel

C'est en 1758 que Swedenborg publia en latin, à Londres, le livre Le Ciel et l'Enfer, où il expose avec clarté ce qui attend l'homme après la mort, et ce qu'il a pu apprendre sur le Ciel et l'Enfer "d'après ce qui a été vu et entendu". Ces révélations ont été voulues par le Seigneur afin que cessent l'incertitude et la confusion sur ces questions dans le monde chrétien, comme l'affirme Swedenborg dans sa préface:

Les arcanes, qui sont révélés dans ce qui va suivre, concernent le Ciel et l'Enfer, et en même temps la vie de l'homme après la mort. L'homme de l'Eglise aujourd'hui possède à peine quelque notion sur le Ciel et l'Enfer et sur sa vie après la mort, quoique toutes ces choses soient décrites dans la Parole; et même un grand nombre de ceux qui sont nés au dedans de l'Eglise les nient, en disant dans leur cœur: Qui en est revenu et en a fait un récit? Afin donc qu'un tel négatif, qui règne principalement parmi ceux qui tirent surtout leur sagesse du monde, n'infecte et ne corrompe aussi les simples de cœur et les simples de foi, il m'a été donné d'être avec les Anges et de m'entre­tenir avec eux, comme un homme avec un autre homme, et aussi de voir les choses qui sont dans les Cieux et celles qui sont dans les Enfers, et cela depuis treize ans, par suite maintenant de les décrire d'après ce que j'ai vu et entendu, espérant qu'ainsi l'ignorance sera éclairée et l'incrédulité dissipée. Sî aujourd'hui une telle Révélation immédiate existe c'est parce que c'est elle qui est entendue par l'Avénement du Seigneur.



Extraits du livre Le Ciel et l'Enfer, dans sa traduction en français par Le Boys des Guays (édition de 1899); ici le mot esprit désigne aussi l'âme, et n'a pas le sens de ce mot vu dans la section L'homme:corps-âme-esprit.

Le Monde des Esprits n'est pas le Ciel, et n'est pas non plus l'Enfer, mais c'est un lieu ou un état moyen en­tre l'un et l'autre; c'est là, en effet, que l'homme vient d'a­bord après la mort, et ensuite, après y avoir passé un temps selon sa vie dans le monde, il est élevé dans le Ciel, ou jeté dans l'Enfer.(n°421)

Que l'Esprit de l'homme après la séparation d'avec le corps soit homme, et dans une semblable forme, c'est ce qui m'a été prouvé par une expérienoe journalière de plu­sieurs années; car j'en ai vu des milliers, je les ai entendus, et j'ai conversé avec eux aussi sur oe point, que les hommes dans le monde ne croient pas qu'ils sont tels, et que ceux qui le croient sont considérés par les Érudits comme des simples: les Esprits étaient affligés de cœur de ce qu'une telle ignorance dure encore dans le monde, et surtout au dedans de l'Église: mais ils disaient que cette foi était principalement émanée des Érudits qui ont pensé sur l'âme d'après le sensuel-corporel, d'où est résulté qu'ils n'en ont conçu d'autre idée que comme de la pensée seule, qui, lorsqu'elle est considérée sans un sujet dans lequel et d'après lequel elle existe, est comme quelque chose de volatil, comme un pur éther, qui ne peut qu'être dissipé à la mort du corps; mais comme l'Église croit d'après la Parole à l'immortalité de l'âme, on n'a pas pu faire autre­ment que d'accorder à l'âme quelque faculté vitale telle que celle de la pensée, tout en lui refusant l'usage de sens semblables à ceux de l'homme, avant qu'elle ait été une seconde fois conjointe au corps; sur cette opinion est fondée la doctrine de la Résurrection, et la croyance que la con­jonction aura lieu quand viendra le Jugement dernier..(n°456)

Que l'homme, quand il passe du monde naturel dans le monde spirituel, ce qui arrive à sa mort, emporte avec lui tout ce qui lui appartient, ou ce qui est à lui comme homme, excepté son corps terrestre, c'est ce dont j'ai ac­quis la certitude par un grand nombre d'expériences; en effet, quand l'homme entre dans le monde spirituel, ou dans la vie après la mort, il a un corps comme dans le monde; il n'existe en apparence aucune différence, puis­qu'il n'en sent et n'en voit aucune; mais son corps est spirituel, et par conséquent séparé ou purifié des choses terrestres, et lorsque le spirituel touche et voit le spirituel, c'est absolument comme lorsque le naturel touche et voit le naturel; de là résulte que l'homme, lorsqu'il est devenu Esprit, ne sait autre chose, sinon qu'il est dans le corps dans lequel il était dans le monde, et par suite ne sait pas qu'il est mort. L'homme-esprit jouit aussi de tous les sens externes et internes dont il a joui dans le monde; il voit comme auparavant, il entend et il parle comme auparavant,il a aussi l'odorat et le goût, quand il est touché il sent par le toucher comme auparavant; il a des inclinations, il forme des souhaits, il désire, il pense, il réfléchit, il est af­fecté, il aime, il veut comme auparavant; celui qui prend plaisir à l'étude, lit et écrit comme auparavant; en un mot, quand l'homme passe d'une vie dans l'autre, ou d'un monde dans l'autre, c'est comme s'il passait d'un lieu dans un autre, et il emporte avec lui tout ce qu'il possède en lui comme homme, de sorte qu'on ne peut pas dire que l'homme, après la mort, qui ne concerne que son corps terrestre, ait perdu la moindre chose de ce qui lui appartient..(n°461)





Le second état de l'homme après la mort dans le monde des Esprits

Dans le monde, les pensées et les intentions intérieures peuvent être différentes des pensées et des intentions extérieures. Mais dans le monde spirituel, cette séparation n'est plus possible: (extraits du livre Le Ciel et l'Enfer)

Le premier état de l'homme après la mort dure pour les uns quelques jours, pour d'autres quelques mois, pour d'autres un an, et rarement au-delà d'un an, pour chacun avec différence selon la concordance ou la discordance des intérieurs avec les extérieurs: en effet, chez chacun les ex­térieurs et les intérieurs doivent faire un et correspondre; il n'est permis à personne dans le monde spirituel de penser et vouloir d'une manière, et de parler et agir d'une autre; là, chacun doit être l'image fidèle de son affection ou de son amour, il faut donc qu'on soit dans les extérieurs tel qu'on est dans les intérieurs; c'est pourquoi les extérieurs de l'Esprit sont d'abord dévoilés et ramenés dans l'ordre pour qu'ils servent de plan correspondant aux intérieurs.(n°498)

Le second état de l'homme après la mort est ap­pelé l'état des intérieurs, parce qu'alors l'homme est mis dans les intérieurs, qui appartiennent à son mental, ou à sa volonté et à sa pensée, et que les extérieurs dans lesquels il avait été pendant son premier état sont assoupis.

Quiconque fait attention a la vie de l'homme, à ses paroles et à ses actions, peut connaître que chez chaçun il y a des extérieurs et des intérieurs, ou des pensées et des intentions extérieures et des pensées et des intentions intérieures.

Il peut le connaître par les remarques qui suivent: celui qui est dans la vie civile pense à l'égard des autres selon ce qu'il a appris et aperçu à leur sujet soit par la renommée, soit par la conversation, mais néanmoins il ne parle pas avec eux selon sa pensée, et quoiqu'ils soient méchants, il agit cependant avec civilité avec eux. Qu'il en soit ainsi, cela est connu principalement d'après les fourbes et les flatteurs, qui parlent et agissent tout à fait autrement qu'ils ne pensent et ne veulent; et d'après les hypocrites qui parlent de Dieu, du Ciel, du salut des âmes, des vrais de l'Église, des biens de la Patrie, et du Prochain, comme d'après la foi et l'amour, tandis que cependant de cœur ils croient autre chose et n'aiment qu'eux seuls.

D'après cela on peut voir qu'il y a deux pensées, l'une extérieure et l'autre intérieure: qu'on parle d'après la pensée extérieure, et qu'on sent autrement d'après la pensée intérieure, et que ces deux pensées ont été séparées, car on prend bien garde que la pensée intérieure n'influe dans l'extérieure et ne se manifeste d'aucune manière.

L'homme par création est constitué tel que la pensée intérieure fasse un avec la pensée extérieure par correspondance; et aussi fait-elle un chez ceux qui sont dans le Bien, car ceux-là ne pensent que le Bien et ne prononcent que le Bien.

Mais chez ceux qui sont dans le Mal, la pensée intérieure ne fait pas un avec l'extérieur, car ceux-ci pensent le Mal et prononcent le Bien; chez ces derniers l'ordre est renversé, car le Bien chez eux est au dehors, et le Mal au dedans; il en résulte que le mal domine sur le bien et le tient assujetti comme un esclave, afin qu'il leur serve de moyen pour arriver à des fins qui appartiennent à leur amour; et comme tel est le but du Bien qu'ils prononcent et qu'ils font, il est évident que chez eux le Bien n'est pas le Bien, mais est infecté de Mal, de quelque manière qu'il apparaisse comme Bien dans la forme externe aux yeux de ceux qui ne connaissent pas les intérieurs.

Il en est autrement chez ceux qui sont dans le Bien; chez eux l'ordre n'est pas renversé, mais le Bien influe de la pensée inté­rieure dans l'extérieure, et dans le langage et les actions: cet ordre est celui pour lequel l'homme a été créé; de cette manière, en effet, leurs intérieurs sont clans le Ciel et dans la Lumière du Ciel; et comme cette Lumière est le Divin Vrai procédant du Seigneur, et par conséquent le Seigneur dans le Ciel, n° 126 à 140, c'est pourquoi ceux-ci sont conduits par le Seigneur.

Ces détails ont été donnés, afin qu'on sache que tout homme a une pensée intérieure et une pensée extérieure, et que ces pensées sont distinctes entre elles.

Quand il est dit la pensée, il est aussi entendu la volonté, car la pensée procède de la volonté; personne en effet, ne peut penser sans la volonté.

D'après cela, on voit clairement ce que c'est que l'état des extérieurs, et ce que c'est que l'état des intérieurs de l'homme.(n°499)



Il faut qu'on sache que l'homme est absolument tel qu'il est quant à ses intérieurs, et non tel qu'il est quant à ses extérieurs séparés d'avec les intérieurs; cela vient de ce que les intérieurs appartiennent à son esprit, et de ce que la vie de l'homme est la vie de son esprit, car le corps vit de la vie de l'esprit; aussi est-ce pour cela que tel est l'homme quant à ses intérieurs, tel il reste dans l'éternité: mais ses extérieurs, parce qu'ils appartiennent aussi au corps, sont séparés après la mort, et les choses qui, d'après ces extérieurs, sont adhérentes à l'esprit, s'as­soupissent, et servent seulement de plan aux intérieurs, comme il a été expliqué ci·dessus, lorsqu'il a été traité de la mémoire qui reste à l'homme après la mort. On voit par là quelles sont les choses qui appartiennent en propre à l'homme, et celles qui ne lui appartiennent pas en propre; chez les méchants les choses qui dépendent de la pensée extérieure, d'après laquelle ils parlent, et de la volonté ex­térieure, d'après laquelle ils agissent, ne leur appartiennent pas en propre, mais seulement les choses de leur pensée et de leur volonté intérieures.(n°501)





Le troisième état de l'homme après la mort

Le troisième état de l’homme, ou de son esprit, après la mort, est l’état d’instruction. Cet état est pour ceux qui viennent dans le Ciel et deviennent Anges, mais non pour ceux qui viennent dans l’Enfer.

Comme ceux-ci ne peuvent être instruits, leur second état est aussi le troisième, et il aboutit à cela, qu’ils ont été entièrement tournés vers leur amour, ainsi vers la société infernale qui est dans un semblable amour. Lorsque ceci a été fait, c’est, d’après cet amour qu’ils veulent et qu’ils pensent; et comme cet amour est infernal, ils ne veulent que le Mal et ne pensent que le Faux. Ce sont là leurs plaisirs, parce que ce sont les plaisirs de leur amour; et par suite ils rejettent tout Bien et tout Vrai qu’ils avaient auparavant adoptés, parce qu’ils avaient servi de moyens à leur amour.
Les bons, au contraire, sont conduits du second état dans le troisième, qui est l’état de leur préparation pour le Ciel par l’instruction...(n°512)



Sur le sens du mot "éternité"

Le Seigneur nous explique, dans le Grand Évangile, comment il faut comprendre le mot éternité. S'adressant à ses disciples:(Grand Évangile de Jean_10, chap.155)

(Le Seigneur :) « Cependant, vous devez bien vous souvenir, vous tous, que Je ne vous ai encore jamais parlé d'un Jugement dernier et d'une résurrection universelle, mais bien d'un dernier jour particulier à chaque homme, à l'instant où son âme quitte l'enveloppe corporelle où elle s'est éprouvée sur cette terre. Bien sûr, cette résurrection donnera immédiatement à tous non pas seulement la vie éternelle, mais aussi, à l'inverse, la mort éternelle, en quoi il faut remarquer que le mot "éternel" ne doit pas être considéré comme se référant à une durée infinie, de même que l'infinité de l'espace de Ma Création ne se réfère pas exclusivement à l'espace, bien sûr sans commencement ni fin comme Dieu même, dont est issu cet espace-ci, empli de tous côtés des œuvres de Son amour, de Sa sagesse et de la puissance de Sa volonté.

Dans les mondes matériels, l'éternité correspond bien à une durée; mais en esprit, dans l'au-delà, elle est ce que le temps est pour ce monde. Cela ne veut pas dire du tout qu'aucun changement ne puisse s'y produire, mais seulement que la vérité et la vie y sont à jamais immuables et identiques à elles-mêmes, et que le mensonge, étant à l'opposé de la lumière éternelle de vérité et de la vie, est donc lui aussi éternel, sans qu'aucun être soit contraint par là de demeurer à jamais dans cette opposition. Car vous savez que Dieu, qui est éternellement amour, sagesse, puissance et force, ne saurait demeurer dans une oisiveté éternelle, et qu'Il tire sans cesse de Lui-même de nouvelles Créations, incarnant ainsi Ses pensées et les conduisant par Son amour et Sa sagesse à devenir un jour autonomes, ce pour quoi il y a dans l'éternité assez de temps, et assez de place dans l'espace infini.





Pourquoi l'Enfer?

Cette scène est tirée du livre décrivant l'évolution de Robert Blum dans l'au-delà, après son exécution pour avoir été un dirigeant de la Révolte de Vienne de 1848. C'est avec Jésus comme grand ami de l'humanité que Robert Blum parle, mais sans avoir réalisé jusque là que Jésus est le Seigneur lui-même: (Robert Blum vol.1, chap.30)

(Le Seigneur à Robert Blum:) Tu penses: "Mais alors qu'y a-t-il derrière la parabole du pauvre Lazare et du glouton riche, qui sans aucune grâce se trouve dans le feu de l'enfer le plus épouvantable, suppliant et ne trouvant aucune oreille à ses supplications et où il y a, entre la grâce de Dieu et lui, un abîme infranchissable, sur lequel il n'y a aucun pont pour toute l'éternité? Comment l'amour de Dieu, Sa sagesse et Sa miséricorde s'accordent-ils avec cela?" Je dis : "Cher ami, Je savais bien que tu Me poserais cette question; aussi Je te demande en retour, si tu peux Me dire qui, en réalité, a jeté ce glouton dans l'enfer: serait-ce par hasard Dieu? Je n'en ai vraiment pas connaissance.

Ou bien, dans son supplice nécessaire, se serait-il tourné vers l'amour de Dieu et Sa grâce pour être libéré? Je sais seulement qu'il s'est tourné vers l'esprit d'Abraham mais pas vers Dieu! Mais l'esprit d'Abraham, bien qu'il soit en tant qu'esprit créé extrêmement parfait, ne sera jamais Dieu Lui-même, qui seul peut aider. Et il y a aussi dans ces cas un abîme infranchissable, empêchant des esprits de natures très diffèrentes de se rencontrer, parce que la sagesse la plus secrète et la plus profonde de Dieu et de Son amour est ici à l'oeuvre!

Si cependant ce glouton se trouve dans une grande misère, la Déité peut-elle en être blâmée parce qu'il s'est lui-même puissamment mis à l'écart? Une injustice peut-elle être faite au désirant, s'il a désiré ce qui lui est arrivé? Donne-Moi, de nouveau, ton avis!"

Robert dit: "En effet, c'est de nouveau totalement juste! Mais si la Déité est remplie de l'amour le plus grand, ce qu'elle doit nécessairement être, comme je commence à le comprendre progressivement, alors la question suivante se pose: "Comment la Déité a-t-elle pu arranger une telle place ou créer les conditions de la plus grande torture, où un esprit doit d'abord supporter une douleur indescriptible avant qu'il ne s'approche potentiellement de la perfection et grâce à cela passe à des circonstances plus douces? Doit-il y avoir un enfer? Et de tels esprits doivent-il être capables de douleur? Tout cela ne pouvait-il pas être arrangé d’une façon moins cruelle?"

Je dis : "Écoute, mon cher ami, penses-tu que Dieu a créé l'enfer de cette façon? Oh, ici tu te trompes énormément! Regarde, l'enfer a été créé par les méchants esprits eux-mêmes dans des temps très anciens. Dieu a seulement permis cela pour ne pas amputer leur liberté le moins du monde. Mais Il n'a jamais créé un enfer, ce qu'aucun être dans tout le ciel ne peut même vaguement imaginer. Car si Dieu pouvait créer un enfer, Il devrait aussi être imprégné du péché et du mal, ce qui est une impossibilité pour Dieu, car il n'est pas possible pour Lui d'agir contre Son propre ordre éternel. Et donc il est impensable que Dieu, dans le sens réel du mot, puisse créer hors de Lui un enfer. Mais Il peut et doit le permettre aux esprits les plus libres, si hors de leur ordre originel complètement perverti ils créent des circonstances qui sont en effet pour la plupart diaboliques et mauvaises!

Tu ne trouveras pas, dans tout l'infini, une place qui aurait déjà été retenue par Dieu pour devenir l'enfer. Car il n'y a nulle part d'enfer à l'extérieur de l'homme lui-même. Mais si l'homme, de son plein gré, ne tient aucun compte de la Parole de Dieu et développe en lui un enfer en n'observant pas les commandements de Dieu faciles à tenir: Dieu peut-il être blâmé si un esprit Le fuit volontairement, Le raille et L'injurie?

Puisque Dieu seul est cependant la vraie vie et aussi la lumière de toutes les lumières et de là aussi la seule bénédiction complète de tous les êtres, il est alors aussi compréhensible que l'état de fait d'être impie ne peut qu'avoir rien de plaisant, puisqu'il ne peut y avoir aucune vie, lumière ou bonté sans Dieu!

Un homme qui abandonne Dieu, l'éjectant hors de lui-même et ne s'en rapprochant pas de nouveau, doit nécessairement créer un vrai enfer en lui, qui doit être mauvais et méchant en tout. Si un tel esprit humain, provenant d'un état si impie, se porte nécessairement très mal avec un état empirant avec le temps, alors Dieu ne peut pas en être blâmé. Parce que si Dieu devait néanmoins reprendre par Sa toute puissance un tel être malgré sa résistance la plus têtue alors cela annihilerait immédiatement un tel être, ce qui irait à l'encontre de tout l'ordre divin.

Car si la Déité détruisait même le plus petit être qui aurait été une fois mis en liberté hors de Lui, alors ce serait le début de la destruction de tous les êtres. Puisque la Déité a cependant établi d'une manière définitive Son ordre de sorte que jamais aucun être ne soit détruit quelque soit son propre futur développement, l'éternelle constance de chaque être est ainsi assurée et avec cela la possibilité de devenir extrêmement heureux, ou de rester malheureux, s'il le désire!

Si quelqu'un possède un vignoble dans lequel seulement des vignes précieuses sont plantées, et si ce propriétaire supprime ensuite toutes les vignes précieuses, mettant des épines et des chardons à leur place, trouvant plus de plaisir dans des croissances sauvages plutôt que dans des vignes simples, dis-Moi, la Déité doit-elle aussi être blâmée, parce que ce stupide propriétaire n'aucune récolte de raisin, devenant ainsi une personne misérable et sans ressources?

Regarde, tel est aussi le cas de tous les esprits qui ne supportent pas l'ordre de Dieu, ne voulant pas cultiver en eux le splendide vignoble divin! Et quand de ce fait ils récoltent des épines et des chardons à la place de superbes raisins, Dieu peut-il être accusé comme Créateur d'un tel désastre? Dis-Moi ce que tu en penses!"





Le Seigneur veut que tout homme, un jour, puisse être sauvé

Le Seigneur, parlant aux disciples des âmes qui s'opposent à Dieu à cause de leur amour du monde et de leur mauvais vouloir: (Grand Évangile de Jean_10, chap.154)

(Le Seigneur:) «.. Lorsque ces âmes entreront dans l'au-delà, elles fuiront et mépriseront cette lumière de vie et de vérité plus encore qu'elles ne le faisaient déjà ici-bas.

En ce cas, n'ai-Je pas raison de dire : "Lorsqu'ils quitteront la chair de ce monde, ceux qui sont morts en esprit, Je les ressusciterai eux aussi et les jugerai, et ils recevront la récompense de leurs actes!" ?

Ce n'est certes pas Moi-même qui les jugerai, mais la vérité éternelle qui est en eux aussi et qu'ils haïssent plus que tout, et Ils s'enfuiront à Ma vue. Faudra-t-Il donc M'en imputer la faute?

Les sages lois romaines ne disent-elles pas : VOLENTI NON FIT INIURIA("Il n'y a pas d'injustice envers celui qui consent")? Devrais-Je donc, par amour pour de tels ennemis, renoncer à Ma lumière éternelle de vie et de vérité, et Me revêtir de l'habit du mensonge et de la tromperie? Aucun de vous ne souhaite cela, Je l'espère? Cependant, même à propos de ces âmes déchues par leur propre faute, Je vous ai déjà dit deux choses pour vous consoler: une fois dans la parabole du fils perdu, puis lorsque Je vous ai dit, en une circonstance semblable, qu'il y avait bien des demeures dans la maison de Mon Père, c'est-à-dire, pour M'exprimer ici plus clairement, qu'il y a bien des établissements d'enseignement et de correction où, même en ce monde, les diables les plus abjects peuvent se convertir et s'amender.»



Et ici, s'adressant notamment au gouverneur romain Cyrénius: (Grand Évangile de Jean_4, chap.35)

(Le Seigneur:)«.. Cela doit vous montrer qu'au fond, aucune âme ne peut être si corrompue qu'on ne puisse plus jamais la guérir.

Bien des âmes auront certes besoin d'un temps assez long, ici-bas et plus encore dans l'au-delà, pour atteindre cette fermeté indépendante et salutaire indispensable pour que le germe de vie originel s'éveille pleinement dans l'âme et puisse la pénétrer dans toutes ses parties. Mais croire que cet acte de vie est impossible et ne peut réussir pour telle ou telle âme qui paraît foncièrement et entièrement corrompue serait un aussi grave péché contre l'amour et la sagesse divines que celui que l'âme jugée condamnée semble elle-même commettre en tant que rebut de l'enfer, apparaissant aux yeux du monde qui la juge comme un amas de péchés aussi haut et dense qu'une montagne.»





Une scène dans l'au-delà

Un groupe d'âmes est hébergé dans la maison que le Seigneur a donnée à Martin. Leur liberté va être mise à l'épreuve, ce qui révélera leur état intérieur, et aboutira finalement à leur transformation spirituelle: toutes ces âmes seront sauvées. Borem, le compagnon et guide de Martin, les exhorte: (L'Évêque Martin , chap.68)

Borem: « Oui, chers frères et sœurs, soyez fidèles à cette promesse qui vient du fond de vos cœurs! Aimez Jésus-Christ, le Crucifié, par-dessus tout, car Il est notre unique Père, plein d'Amour et de Sainteté! Ne recherchez que Lui et Son Amour, et laissez vos cœurs s'enflammer uniquement pour Lui! Ainsi vous pourrez, beaucoup plus tôt que vous ne le croyez, vous trouver dans Sa Demeure où règne l'Amour éternel! Mais il vous faut bannir de vos cœurs tout ce qui a trait à la sensualité terrestre, sinon il vous serait impossible d'entrer dans la Demeure éternelle de notre Saint Père! Prenez garde à ce que je vais vous dire:

Voyez: sur Terre, vous aviez deux différentes représentations de Dieu et du Ciel, de la vie de l'âme et de son état après la mort du corps charnel, mais elles étaient totalement fausses. Vous avez déjà pu constater jusqu'à maintenant qu'ici, vos croyances terrestres se sont avérées complètement fausses: vous n'avez rencontré ni purgatoire, ni enfer, ni même de Ciel avec des anges pourvus d'ailes. Et de même que vous n'avez pas trouvé cela, vous ne trouverez rien de toutes les autres choses auxquelles vous autres catholiques romains avez cru.

Vous constaterez également que toutes les prières des communautés et des prêtres - que vous croyiez si efficaces - n'ont ici aucune valeur. Dans le monde céleste, personne ne parvient auprès du Seigneur par l'entremise et la pitié d'un autre, car le Seigneur est Lui-même la Miséricorde Suprême. C'est pourquoi ce serait une grande et coupable folie que de demander à notre Père plein d'Amour et de Mansuétude de faire preuve de miséricorde.

C'est la raison pour laquelle il faut que chacun s'occupe sérieusement de ses propres affaires, sinon il lui sera impossible d'arriver à atteindre l'infinie félicité divine. Voyez: je suis maintenant moi-même un ange haut placé du Seigneur. Il ne m'appelle pas autrement que: «Mon frère» et me dit: «si tu savais l'amour infini que J'ai pour toi!» Pourtant, si j'allais vers Lui et Le priais pour vous pendant une éternité, cela ne vous servirait à rien! Car il faut que chacun agisse comme son amour lui dicte de faire, sinon il n'arrivera pas à atteindre à la véritable liberté de l'esprit. Dieu est bien tout-puissant, mais Sa Toute-Puissance ne libère personne; car c'est justement d'elle que nous devons nous libérer par notre libre volonté et notre amour envers Lui. Sinon, nous ne serions que des machines et des automates de la Tout-Puissance divine.

La Sagesse divine infinie a préparé des chemins bien ordonnés que nous devons suivre pour atteindre à cette liberté suprême. Ces chemins vous étaient inconnus jusqu'alors, mais moi, je vais vous les montrer. C'est pourquoi, il faut que vous fassiez bien attention de les reconnaître et de les suivre - mais toujours librement. Alors, vous pourrez arriver là où chaque esprit que Dieu a créé est appelé de parvenir.

Vous allez pouvoir jouir dès à présent de la plus grande des libertés. Tout ce que vous voudrez et désirerez, vous pourrez l'obtenir. Mais cette liberté n'en est pas vraiment une, mais plutôt seulement une épreuve dont vous devez comprendre le sens et dont vous ne devez surtout pas abuser.

Vous verrez mille Eve vous présenter la pomme de la tentation, mais vous ne devrez pas la toucher, pour l'Amour du Seigneur!

On dira du mal de vous et se moquera de vous, mais vous ne devrez jamais vous mettre en colère ou songer à vous venger!

On vous persécutera, vous volera, et vous maltraitera même. Mais votre défense ne consistera en rien d'autre qu'en Amour, bien que vous auriez tous les moyens de vengeance à votre portée!

Pensez à chaque instant au Seigneur et à Son Évangile, ainsi vous pourrez bâtir votre demeure pour l'éternité sur un sol ferme, afin qu'elle ne soit jamais ébranlée dans ses fondements!

Ce que vous dis est la Vérité éternelle qui vient de Dieu, le Seigneur de toute Vie. Celui qui ne met pas réellement la Parole de Dieu en pratique ne peut entrer dans Son Royaume!

Chacun doit passer par la porte étroite de l'humilité et s'en remettre pour tout à Dieu. Il ne doit avoir en nous plus rien d'autre que l'Amour et l'humilité. Rien ne doit plus nous offenser. Nous n'avons pas le droit de penser et de dire que ceci ou cela nous revienne de droit. Car nous ne devons plus connaître d'autre droit que celui que nous dicte l'Amour et l'humilité! Tout le reste n'appartient qu'au Seigneur!

Si nous voulons arriver là où le Seigneur se trouve, nous devons nous humilier jusqu'à la lie, ainsi que Lui-même l'a fait!

Réponds à une gifle en tendant ton autre joue, afin que la paix et l'unité règne parmi vous! A celui qui te demande ton manteau, donne-lui aussi ton habit! Accompagne deux heures celui qui t'a demandé de le faire pendant une seule, afin que tu lui montres de l'amour en abondance. Bénis tes ennemis et prie pour ceux qui te maudissent! Ne rends jamais le mal pour le mal, mais fais du bien à ceux qui te haïssent - ainsi vous deviendrez réellement des enfants de Dieu!

Aussi longtemps que vous cherchez votre droit ailleurs que dans la Parole de Dieu, aussi longtemps que l'aiguillon de l'offense demeurera en vous, aussi longtemps que vous vous sentez victimes d'injustice pour ceci ou cela, aussi longtemps resterez-vous des enfants de l'enfer et la Grâce de Dieu ne sera pas en vous!

Les enfants de Dieu doivent être capables de tout supporter! Leur seule force consiste en l'Amour de Dieu et de leurs frères, qu'ils soient bons ou mauvais.

S'ils peuvent être forts dans tout cela, alors ils deviennent totalement libres et peuvent accéder au Royaume divin.

Je sais que vous étiez tous des prêtres et des nonnes de la communauté de Rome, qui est la plus privée de lumière de toutes. Je sais aussi que quelques-uns parmi vous s'en glorifient secrètement.Mais là, je vous le dis: qu'aucun de vous ne pense à ce qu'il était sur Terre et à ce qu'il y a fait! Car si quelqu'un croit avoir fait quelque chose de bien, le Seigneur se souviendra aussi du mal qu'il a fait et le jugera selon ses œuvres! Celui que le Seigneur juge est jugé à mort et non à Vie; car le jugement est la mort de l'âme dans la prison éternelle de son esprit!

Si le Seigneur dit: « Lorsque vous aurez tout accompli, pensez que vous êtes des serviteurs inutiles!», à combien plus forte raison devez-vous vous rendre compte que vous n'avez pas mis l'Évangile en pratique le moins du monde, en ce qui vous concerne, et encore moins en ce qui concerne vos frères!

Ce que je viens de vous dire, je l'ai fait au Nom du Seigneur et je n'ai pas ajouté ni ôté un seul mot. Je vous ai parlé fidèlement, comme le Seigneur m'a inspiré. Maintenant, c'est à vous de mettre tout cela en pratique. Vous ne pourrez plus, désormais, vous excuser en disant que vous n'en avez jamais entendu parler, au cas où vous auriez enfreint les lois volontairement et tomberiez sous la force du jugement!

Si quelqu'un de bonne volonté tombe par faiblesse, je suis là, ainsi que mon frère, pour lui venir en aide!

Vous voyez qu'on demande de vous tout d'abord la bonne volonté et seulement ensuite les œuvres!

Soyez pleins de bonne volonté envers ce qui est bon, et on ne vous traitera pas trop sévèrement en ce qui concerne vos œuvres, car la volonté est déjà une bonne œuvre de l'esprit.

Mais malheur à celui parmi vous qui, astucieux et de mauvaise volonté, ferait seulement semblant d'être docile. Je vous le dis, au Nom du Seigneur dont l'Esprit souffle en moi maintenant comme un ouragan: un esprit semblable irait tout droit en enfer et serait jeté dans le bourbier de la pourriture - tout comme une pierre qui tombe du Ciel dans l'abîme de la mer n'en ressort pas, mais reste dans la bourbe et la vase du jugement!

Maintenant, vous savez ce que vous avez à faire afin de parvenir au royaume de Dieu en tant que Ses enfants véritables. Agissez en conséquence et vous vivrez!

Moi-même et votre ami ici-présent resterons auprès de vous - même si nous vous sommes invisibles - et vous aiderons, si quelqu'un devait chuter par faiblesse. Mais si l'un de vous devait tomber par méchanceté, il n'aura aucune aide; bien au contraire, il récoltera ce qu'il a semé. Ne cherchez pas à savoir où sera le lieu où vous serez mis à l'épreuve. Je vous le dis: ce sera ici ou là, lorsque vous vous y attendrez le moins, afin que votre liberté ne soit pas entravée. Que le Seigneur soit avec vous et avec nous tous! Amen!» L'évêque Martin: « Frère, tes paroles viennent vraiment du Seigneur, et chaque mot était la vérité. Et elles m'ont spécialement touché, car je me suis senti visé en plusieurs points!»

Borem: « Alors, cela ne te fera pas de mal de les mettre aussi en pratique. Car je ne te laisserais pas encore te rendre tout seul auprès de la belle Mercurienne! Me comprends-tu, frère?»

L'évêque Martin: «Tu as raison, tu as raison! Tu sais, je sens bien encore en moi quelque petit instinct animal; mais j'espère que cela va bientôt changer!»