Dans le corps, c'est l'âme qui ressent, pense, veut et agit

Dans le Grand Évangile de Jean, reçu par la parole intérieure par Jacob Lorber, le Seigneur fait lui-même le récit de sa vie publique, comme dans la scène suivante: ( Grand Évangile de Jean_9, chap.167)

Quand nous fûmes au sommet, les Grecs et les Romains admirèrent la beauté de la contrée. Le Romain dit : «En vérité, jamais encore il ne m'avait été donné de contempler de tous côtés un paysage si magnifique! Si l'on pouvait rester toujours jeune, fort, en bonne santé et pourvu de tout sur cette belle terre, on pourrait se réjouir éternellement d'un tel paysage!

Mais le cœur de l'homme s'emplit souvent d'une grande mélancolie lorsqu'il contemple un paysage, si beau soit-il, parce qu'il lui faut toujours se dire: cette joie ne t'est accordée que pour un temps très court, ensuite, tu devras la quitter dans la douleur et à jamais. Que peut faire alors le faible humain, si ce n'est soupirer d'être si tôt contraint de quitter tout à fait la vie souvent fort belle et agréable de cette terre, et de ne plus pouvoir jouir des charmes et des beautés de contrées aussi merveilleuses? Mais enfin, Seigneur et Maître, c'est Toi qui le veux ainsi, et le pauvre humain impuissant doit se plier à la toute-puissance de Ta volonté.»

Je dis : « Ami, c'est encore une fois le vieux Romain et païen aveugle qui parle en toi,et,malgré la force exemplaire de ta foi et de ta confiance en Moi,tu montres par là que tu n'es pas encore tout à fait instruit des mystères de la vraie vie intérieure de l'âme!

Crois-tu donc que l'âme ne sera pas capable, même sans l'aide du corps matériel, de contempler encore les paysages de cette terre, à condition qu'elle se soit accomplie selon l'ordonnance que Je vous ai clairement expliquée, et qu'elle ait quitté son corps pesant dans cet état de perfection?

Qui donc contemple à présent ce paysage par les deux petites fenêtres qui sont sous ton front, si ce n'est justement ton âme, qui seule vit en toi? Le corps ne lui est donné que comme un véhicule provisoire, afin que, en faisant bon usage, elle puisse se préparer et s'assurer à jamais la liberté et l'autonomie parfaites de sa vie. Ce qui, dans le corps, ressent, entend, voit, sent, goûte, pense et veut, c'est l'être immortel de l'âme, et non le corps, qui en soi est mort, et dont la vie apparente n'est rendue possible que par la vie véritable de l'âme.

Et si ton âme, malgré toutes ses limitations, peut voir à présent à travers ton corps les beaux paysages de cette terre et éprouver une si grande joie de n'en voir que la forme la plus extérieure, quelles ne seront pas sa joie et sa félicité lorsque, par ses yeux clairvoyants, elle pourra contempler, juger et comprendre non seulement la surface des êtres et des choses, mais même leur profondeur dans toute sa merveilleuse complexité, ses effets et sa signification.»



Ici, en réponse à une question de Nicodème: (Grand Évangile de Jean_7, chap.58)

(Le Seigneur :)«.. En soi, le corps n'est que matière morte et n'éprouverait donc aucune des sensations de la vue, de l'ouïe, du toucher, de l'odorat et du goût s'il n'avait en lui une âme vivante. Il n'est donc pour l'âme qu'un instrument sommaire, conçu et disposé en sorte de pouvoir lui servir dans le monde extérieur. Par l'intermédiaire du corps, elle peut donc voir, entendre et éprouver des sensations agréables ou fâcheuses. Elle peut se mouvoir d'un lieu à l'autre et exécuter de ses mains toutes sortes de tâches.»



L'âme est un être humain complet. (Grand Évangile de Jean_7, chap.209)

(Le Seigneur:) «..L'âme a la même forme et le même aspect que son corps, mais avec une perfection bien plus grande. Je ne parle ici toutefois que de l'âme parfaite. Elle possède tout ce que possède le corps, mais, bien entendu, à de tout autres fins, et son corps spirituel n’est pas matière, mais pure substance.

Cette substance est semblable à la lumière qui rayonne du soleil, et qui, comparée à la matière, paraît n'être rien, et pourtant, elle en est l'élément constitutif, sans être pour autant identique à elle : car la matière originelle est libre et n'est liée à rien.»



Dans l'âme humaine demeure un pur esprit

L'ange Raphaël, dans un débat avec le supérieur des Esséniens: (Grand Évangile de Jean_5, chap.51)

(Raphaël:) «Tout homme a une âme immortelle, et dans cette âme un esprit plus immortel encore. Mais pour que l'âme, qui est un esprit se développant à partir de la matière, s'unisse pleinement à l'Esprit créateur divin, qui a nom amour, l'âme doit d'abord, de sa propre décision, faire tendre tous ses efforts à s'extraire de la matière et des multiples exigences de celle-ci et tourner toutes ses pensées et ses actes vers le spirituel, et ensuite n'avoir constamment d'autre souci que celui de s'unir à l'esprit du pur amour divin qui demeure en elle, puisque l'être fondamental de Dieu est lui-même le plus pur amour.»



En comparant les étapes du développement spirituel de l'être humain à celles du développement des plantes, le Seigneur nous apprend: (Grand Évangile de Jean_2, chap.217)

(Le Seigneur:)«.. À la naissance de l'enfant, lorsque la mère accouche, le germe de vie éternelle, cette petite étincelle du plus pur esprit de Dieu, est mis dans le cœur de l'âme et se développe comme le fruit dans la plante lorsqu'elle abandonne la fleur et commence à s'armer et à se consolider. L'éducation de l'esprit commence dans le cœur de l'âme lorsque le corps est formé, et l'âme doit s'efforcer de faire germer en elle l'esprit.

L'âme est ici la racine et la tige, le corps est la terre ; l'âme doit veiller à ne pas donner à boire à l'esprit une eau trouble.

Les anneaux que l'esprit doit franchir sont les humiliations de l'âme. Passé le dernier anneau, l'esprit peut se développer de lui-même et gagner l'âme tout entière, la faire sienne, la consolider pour parvenir ainsi à l'union intime indestructible et éternelle avec l'âme et ce qui, dans le corps, est apparenté à l'âme, comme nous pouvons l'observer plus ou moins clairement dans la plante!»



Dans l'auberge de Lazare au mont des Oliviers, Le Seigneur répond à une question du Romain Agricola sur l’âme et l’esprit. (Grand Évangile de Jean_7, chap.66)

Agricola: «Seigneur et Maître, que l'âme humaine continue de vivre après la mort du corps, c'est là une chose entendue et une vérité évidente. Mais où va-t-elle alors, quelle est exactement sa nature, et celle du pur esprit? Puisque, selon Ton enseignement, l'espace est infini, il faut bien que les âmes, et même les purs esprits, se tiennent à l'intérieur de cet espace infiniment grand - car il ne saurait avoir d'extérieur.

Et puis, à quoi ressemble l'âme, voire le pur esprit, et pourquoi l'homme de nature ne peut-il pas toujours les voir? Seigneur, éclaire-moi seulement sur ces dernières questions, et je ne Te demanderai plus rien; car c'est bien notre ignorance en cette matière qui nous rend la mort si cruelle et si angoissante, et si nous étions suffisamment éclairés, nous, les hommes, il ne nous en coûterait pas tant de mourir, au lieu de nous accrocher avec angoisse à la folle existence de la chair.»

Je dis : « Ah, il Me serait bien facile de te répondre si ton entendement était assez vaste pour cela; mais tu n'en es pas encore là, bien que tu aies entendu beaucoup de choses à ce sujet depuis que tu es ici, et que tu aies été personnellement le témoin de nombreux signes miraculeux en bonne et due forme. Il est donc difficile de t'expliquer ces choses plus complètement que Je ne l'ai déjà fait.

L'âme humaine est une substance purement éthérique, une forme humaine parfaite constituée - si tu peux comprendre cela - d'un grand nombre d'atomes ou infimes particules de lumière assemblés par la sagesse et la volonté toute-puissante de Dieu, et le pur esprit est précisément la volonté qui émane de Dieu, c'est-à-dire le feu du très pur amour qui est en Dieu.

Le pur esprit est une pensée de Dieu née de Son amour et de Sa sagesse, et à qui Sa volonté donne une existence véritable. Mais, parce que Dieu est en Soi le feu né de Son amour et de Sa sagesse, il en va de même de la pensée qui, en se réalisant dans une existence propre, s'est en quelque sorte séparée de Dieu. De même que le feu est une force, cette pensée de Dieu est en soi une force consciente d'elle-même, capable d'agir par elle-même à la claire lumière qui l'a fait naître. En tant que force pure, elle traverse tout ce que tu appelles matière, mais la matière ne peut pénétrer en elle, parce que la matière n'est finalement rien d'autre qu'une manifestation extérieure de l'esprit divin.

L'âme est en quelque sorte de la matière à nouveau dissoute par la force de l'esprit qui la contraint à revenir à sa forme spirituelle première, et, en union avec son esprit, lui constitue alors un corps de substance éthérique lumineuse, de même que l'âme, quand le corps matériel qui l'entoure se corrompt et se dissout, constitue à partir de cette matière, par sa force de volonté purement spirituelle, son vêtement de l'au-delà.

Tels sont en toute vérité, très brièvement décrits, l'âme et le pur esprit.

Quant à savoir où va l'âme lorsqu'elle quitte son corps, tu aurais encore plus de peine à le comprendre s'il fallait définir un lieu dans l'espace; cependant, Je vais te donner une indication dont tu pourras tirer malgré tout quelque clarté. Mais tu ne sauras exactement ce qu'il en est qu'en en faisant l'expérience en toi-même, quand tu auras atteint la régénération complète ou l'union parfaite de l'esprit avec ton âme, parce que l'âme ne peut comprendre pleinement ces choses tant que la force de l'esprit en elle ne l'a pas transformée jusqu'à la rendre capable de s'unir pleinement à son esprit.

Après la mort du corps, l'âme se tient ordinairement - surtout dans les premiers temps - là où elle avait vécu dans son corps terrestre, du moins lorsqu'elle n'est pas pleinement accomplie au moment de son passage dans le royaume désincarné de l'au-delà.

Dans ce cas, bien qu'elle s'y trouve encore, elle ne voit ni n'entend plus rien du monde naturel où elle était incarnée. Son existence est une sorte de rêve éveillé où elle vit pour ainsi dire dans un paysage issu d'elle-même et s'y conduit tout comme si elle était encore dans un monde naturel, et ce monde qu'elle a quitté ne lui manque donc pas du tout.

Mais Dieu permet que cette contrée où l'âme demeure soit souvent détruite, et elle se retrouve alors dans un nouveau lieu plus conforme à son état intérieur. Il faut souvent beaucoup de temps pour qu'une telle âme, instruite par de nombreuses expériences semblables, finisse par comprendre que tout ce qu'elle croit posséder là n'est que néant et vanité. Et c'est seulement lorsqu'elle en est venue à cette conclusion qu'elle commence à réfléchir sérieusement sur son état et sur son existence et à se rendre compte peu à peu qu'elle a quitté l'ancien monde terrestre, et le désir naît alors en elle d'accéder à un état permanent et immuable.

A ce moment, des esprits plus accomplis viennent l'instruire de ce qu'elle a à faire, et, si elle le fait, la lumière se fait en elle à mesure que son propre esprit l'imprègne de plus en plus. Et, plus cet esprit l'imprègne et grandit en elle presque comme un enfant dans le sein de sa mère, plus tout ce qui l'entoure commence à prendre consistance.

Et quand une âme en vient enfin à se pénétrer tout entière de l'esprit qui est en elle, elle devient parfaitement clairvoyante et lucide, pleinement consciente, et elle se souvient nettement de tout : ce qu'elle était, ce qu'elle est devenue, ce qu'elle faisait dans le monde où elle était incarnée, à quoi il ressemblait et comment il était organisé.»



Le Seigneur révèle alors à Agricola que Son jeune serviteur, qui avait éveillé la curiosité d'Agricola à cause de sa beauté céleste, est l’ange Raphaël. Après que Raphaël ait donné à Agricola la preuve qu'il est bien un pur esprit, ce dernier le questionne: (Grand Évangile de Jean_7, chap.69)

Agricola : « ..Mais une question encore: il y a bien en moi une âme, et dans cette âme, selon votre doctrine, un esprit égal à celui que tu es. Pourquoi donc ne puis-je faire par l'esprit qui est en moi ce que fait un esprit tel que toi? »

L'ange: « Parce que ton âme n'est pas encore mûre pour cela et ne s'est pas encore identifiée à l'esprit en toi! Pourtant, ton esprit fait bien quelque chose par la persévérance de sa volonté encore inconnue de ton âme, puisqu'il bâtit et maintient ton corps temporel. Mais ton âme ne le remarque pas, pas plus qu'elle n'a conscience de la structure de son corps, que son architecte intérieur, qui n'est pas de ce monde, ne peut lui révéler, puisque, comme je l'ai dit, elle n'est pas encore mûre pour cela.

L'esprit intérieur travaille certes inlassablement à faire mûrir l'âme et à la libérer au plus vite, mais il ne peut ni ne doit lui faire la moindre violence, parce que cela rendrait l'âme encore plus matérielle et l'emprisonnerait plus que toutes les influences du monde extérieur. C'est pourquoi l'âme incarnée a reçu une volonté et une raison propres, afin qu'elle se détermine elle même et se débarrasse peu à peu, grâce aux enseignements extérieurs et par sa propre volonté, de tout ce qu'elle a de mondain, et que, rentrant en elle-même, elle suive toujours plus exclusivement les voies spirituelles.

Or, dans la mesure même où elle suit activement et toujours plus exclusivement ces voies spirituelles, l'âme s'unit toujours plus au pur esprit de l'au-delà qui est en elle. Et lorsque, sa raison devenant chaque jour plus claire et donc sa volonté toujours plus libre, elle a entièrement dépouillé le monde, elle devient identique à son esprit et ne fait plus qu'un avec lui, et c'est cette union que nous appelons régénération spirituelle. Et, même si elle est encore incarnée, l'âme ainsi unie à son esprit pourra faire exactement ce que je viens de faire sous tes yeux, moi qui suis de ces esprits qui ne font qu'un avec leur âme.»



L'homme: trinité corps-âme-esprit

À la question d'un pharisien devenu disciple, demandant au Seigneur pourquoi les disciples devaient baptiser au nom du Père, du Fils et de l'Esprit Saint, le Seigneur, en préalable à l'explication de la trinité divine, explique que l'homme,lui aussi, est une trinité corps-âme-esprit.(Grand Évangile de Jean_8, chap.24)

(Le Seigneur :)«... Vois-tu, l'homme a été créé à l'image de Dieu, et celui qui veut se connaître tout à fait doit apprendre que, bien qu'étant un être unique, il est lui-même composé de trois personnes! Tu as bien un corps pourvu de sens et de toutes les parties, organes et composants nécessaires à une vie libre et autonome, des plus grands jusqu'à de si petits que tu ne peux les concevoir. Pour les besoins de la formation en lui de l'âme spirituelle, le corps a une vie naturelle propre radicalement distincte de la vie spirituelle de l'âme. Il vit de la nourriture matérielle avec laquelle il constitue le sang et les autres sucs qui vont nourrir ses diverses parties.

Le cœur possède un mécanisme spécialement animé qui lui permet de se dilater et de se contracter tour à tour et sans cesse, et par là d'envoyer dans toutes les parties du corps le sang qui le fait vivre, ainsi que les autres sucs issus du sang, puis, en se contractant, de les ramener à lui pour les imprégner de nouveaux éléments nutritifs avant de les expulser à nouveau, pour les nourrir encore, vers les innombrables parties extraordinairement diverses du corps, où demeurent des esprits naturels tout aussi innombrables et divers dont chacun, ayant tiré du sang les éléments qui lui conviennent pour nourrir et maintenir la partie sur laquelle il règne, assimile cette nourriture, et sans cette activité incessante du cœur qui fortifie tout son corps, l'homme ne survivrait même pas une heure physiquement.

Or, l'âme n'a absolument rien à faire dans cette activité vitale qui n'a aucun rapport avec son libre arbitre, pas plus que celle des poumons, du foie, de la rate, de l'estomac, des intestins, des reins et des innombrables autres parties du corps qu'elle ne connaît pas et dont elle n'a pas à se soucier, et pourtant, le corps, personne complète en soi, est bien le même être humain et agit comme si l'âme et lui n'étaient qu'une seule et même personne! Pourtant, qui de vous dira que le corps et l'âme sont une seule et même chose?

Si nous considérons maintenant l'âme en elle-même, nous verrons qu'elle est elle aussi un homme complet, composé exactement des mêmes parties que le corps, mais de substance spirituelle au lieu de matérielle, et en usant de la même façon, mais à un niveau supérieur et spirituel.

Or, bien que le corps d'une part, l'âme de l'autre, soient en eux-mêmes deux personnes tout à fait distinctes dont chacune agit à sa façon particulière sans même, finalement, se demander pourquoi ni comment, ces deux personnes ne forment au fond, pour ce qui est du vrai but de la vie, qu'un seul être humain, et nul ne peut dire de soi ni d'un autre qu'il est un homme double et non pas unique. Car le corps doit servir l'âme et celle-ci le corps, par sa raison et sa volonté, et c'est pourquoi elle est responsable des actes pour lesquels elle a utilisé le corps tout autant que de ses propres actes, qui consistent en pensées, souhaits, aspirations et désirs de toute sorte.

Et si nous considérons encore plus en détail la vie et l'être de l'âme en soi, nous découvrirons bientôt qu'elle aussi est encore un être corporel et substantiel et n'est en soi guère supérieure, par exemple, à l'âme d'un singe. Elle posséderait sans doute une raison instinctive à un degré un peu plus élevé qu'un animal, mais il ne saurait être question d'une compréhension ni d'un jugement supérieur et libre sur la nature des choses.

Dans l'âme, c'est un troisième homme d'essence purement spirituelle, demeurant donc dans l'âme même, qui remplit cette fonction supérieure, en vérité la plus élevée, à l'image de Dieu. C'est par lui qu'elle peut distinguer le vrai du faux et le bien du mal, penser librement dans tous les domaines possibles et avoir un libre arbitre parfait, grâce à quoi, selon que sa volonté libre soutenue par l'esprit se consacre à la vérité et au bien, elle devient toujours plus semblable à cet esprit, c'est-à-dire forte et sage, et, lorsqu'elle renaît en lui, parfaitement identique à lui.

Dès lors, l'âme ne fait pour ainsi dire plus qu'un seul être avec son esprit, et de même, les éléments les plus nobles du corps d'une âme parfaite - qui sont en vérité les esprits naturels extrêmement divers du corps - passent entièrement dans le corps de substance spirituelle, que l'on pourrait appeler la chair de l'âme, et finissent donc par devenir essentiellement esprit, et c'est ainsi qu'il faut entendre la vraie résurrection de la chair au Jugement dernier, qui est véritablement un jour de vie pour l'âme et survient lorsqu'un homme est pleinement régénéré en esprit, soit dès cette vie, soit, ce qui est beaucoup plus pénible et plus long, dans l'autre monde.

Cependant, bien qu'un homme pleinement régénéré en esprit soit un seul homme parfait, son essence n'en reste pas moins éternellement une trinité parfaitement différenciée.


Comment, Je vais maintenant vous l'expliquer très clairement, aussi, vous tous, écoutez-Moi bien.

En toute chose, si vous voulez bien être un peu attentifs, vous pouvez remarquer trois aspects distincts : le premier, celui qui frappe le regard, est bien sûr la forme extérieure, sans laquelle aucune chose, aucun objet ne pourrait être pensé ni avoir d'existence réelle. Ensuite, le deuxième aspect est à l'évidence le contenu des choses et des objets : sans lui, elles n'existeraient pas davantage et n'auraient pas non plus de forme extérieure. Mais quel est le troisième aspect, tout aussi nécessaire à la réalité d'une chose que les deux premiers ? C'est une force interne inhérente à toute chose, qui fait en quelque sorte tenir ensemble son contenu et constitue son essence proprement dite. Et, parce qu'elle fait le contenu et par suite également la forme extérieure des choses, cette force est l'essence fondamentale de toute existence quelle qu'elle soit, et, sans elle, les êtres et les choses ne serait pas plus concevables que s'ils n'avaient ni contenu, ni forme extérieure.

Vous voyez maintenant que ces trois aspects peuvent fort bien être distingués, car la forme n'est pas le contenu, et le contenu n'est pas la force qui le conditionne. Et pourtant, ces trois éléments ne font qu'un ; car s'il n'y avait pas de force, il n'y aurait pas de contenu, et donc à coup sûr pas de forme.

Revenons à notre âme : pour exister d'une manière certaine et définie, elle doit avoir une forme extérieure, celle d'un être humain. La forme extérieure est donc ce que nous appelons le corps ou la chair, qu'ils soient encore matériels ou d'une substance déjà plus spirituelle.

Mais si l'âme, donc l'homme, existe selon la forme, elle doit avoir aussi un contenu correspondant à cette forme extérieure. Ce contenu, le corps intérieur de l'âme, est son être propre, donc l'âme elle-même. Mais si tout cela existe, la force à l'origine de l'âme tout entière existe aussi, et c'est l'esprit, qui est finalement tout, puisque, sans lui, il ne saurait y avoir de substance, et sans celle-ci, pas de corps et donc pas de forme extérieure.

Pourtant, quoique ces trois personnes bien distinctes ne forment en somme qu'un seul être, il faut bien que l'on puisse les nommer et les connaître séparément.

Dans l'esprit ou essence éternelle demeure l'amour, force à l'origine de tout, intelligence suprême et volonté la plus ferme : tout cela ensemble crée la substance de l'âme et lui donne sa forme, l'essence du corps. Une fois que l'âme, c'est-à-dire l'homme, existe selon la volonté et l'intelligence de l'esprit, celui-ci se retire au plus profond de l'âme et, selon la volonté et l'intelligence qui sont en lui, confère à celle-ci une volonté libre qui est comme détachée de lui et une intelligence libre en quelque sorte autonome, que l'âme s'assimile tant à travers ses perceptions extérieures que par une prise de conscience intérieure, et qu'elle perfectionne de telle sorte que cette intelligence perfectionnée semblera être son œuvre.

Et c'est précisément grâce à cet état de choses nécessaire où l'âme se sent comme séparée de son esprit qu'elle devient capable de recevoir une révélation, aussi bien extérieure qu'intérieure. Si elle la reçoit, l'accepte et s'y conforme, elle commence à s'unir avec son esprit, qui fait alors passer en elle sa liberté sans limites, tant pour ce qui est de l'intelligence et de la liberté de volonté qui résulte de cette intelligence lucide, qu'en ce qui concerne le pouvoir de mettre en œuvre tout ce qu'elle comprend et veut.

Vous comprendrez donc là encore que l'âme, bien qu'étant la pensée de l'esprit transmuée en substance vivante, donc au fond l'esprit lui-même, puisse malgré tout, d'une certaine manière, être considérée comme une chose distincte issue de l'esprit, sans pour autant être autre que l'esprit lui-même.

Enfin, l'expérience quotidienne vous montre que l’âme, en tant qu'individu, est aussi revêtue d'un corps extérieur qui apparaît en quelque sorte comme troisième personne. Le corps sert l'âme en tant quelle est la manifestation extérieure de l'esprit en elle, et son but est de tourner vers l'extérieur l'intelligence et la volonté de l'âme et de leur fixer des limites, et ensuite seulement de chercher et à coup sûr de découvrir l'aspect illimité de l'intelligence, de la volonté et de la force véritable qui est en celle-ci, pour devenir par là, en union avec l'esprit qui demeure le seul être véritable de l'homme, un tout unifié parfaitement individualisé et autonome, infiniment glorieux.

Après cette explication essentielle qui, Je l'espère, vous a bien fait comprendre qu'en tout homme, et, à des degrés moindres, en toute chose, il y a d'une certaine manière trois aspects distincts, nous pouvons passer à la trinité de l'essence même de Dieu, et vous comprendrez clairement pourquoi, à cause de cette vérité supérieure profonde, J'ai dû vous commander de baptiser, c'est-à-dire de fortifier, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ceux qui croient en Moi et ont embrassé Ma doctrine dans la pratique.»



Les trois coeurs ou la vision d'Oalim

Encore du vivant d'Adam, le Seigneur est présent dans la personne du grand Abedam auprès des descendants d'Adam vivant sur les hauteurs. À douze hommes, dont Oalim, Abedam demande d'examiner leur coeur et de faire part ensuite de ce qu'ils y auront trouvé. (La Maison de Dieu, vol.2, chap72)

Aussitôt, Abedam appela Oalim auprès de Lui en disant : "Oalim, toi qui, par pure reconnaissance envers Mon amour paternel, ne sais pas ce que tu dois faire, viens vers Moi et raconte-nous comme l'ont fait tes compagnons ce que tu as vu, ressenti et entendu en toi-même! Mais parle sans crainte, afin que rien ne passe inaperçu; car tout est de la plus grande importance pour toi, ainsi que pour tes frères! Nous allons donc t'écouter! Amen !"

Oalim s'avança immédiatement, remercia Abedam du plus profond du coeur d'avoir obtenu la grande grâce d'être choisi tout comme ses frères; il commença donc à relater à haute voix sa vision, qui ne manquait certes aucunement d'intérêt pour chacun.

"Père saint, plein d'amour, unique et véritable, et vous aussi, mes chers frères et soeurs, pères, mères et enfants! Voyez : le Très-haut m'a fait la grâce de m'appeler pour Lui parler, ainsi qu'à vous tous; mais en toute vérité, il est très difficile de rendre avec une langue humaine ce qui, selon mes connaissances restreintes, ne s'est probablement jamais passé sur la terre. Toutefois, j'ai bon courage ; car Celui qui me donna ces choses à voir, à ressentir et à entendre en moi-même pourvoira certainement ma langue d'ordinaire plutôt malhabile d'un flux qui me permettra de vous relater ce qui est inexprimable aussi fidèlement que possible. Oui, vraiment, ma reconnaissance envers Toi, Père des plus saint et plein d'amour, n'aura pas de fin; car maintenant je sens que Tu as délié entièrement ma langue.

Oh écoutez-moi tous, vous mes chers frères et sœurs, pères, mères et enfants, et réjouissez-vous avec moi, car le Seigneur, notre grand Dieu et Père des plus saint et des plus aimant est d'une bonté, d'une douceur et d'une patience qui dépassent notre entendement; Il a délié ma langue et veut entendre maintenant ce qu'Il a précédemment éveillé en mon cœur! Puisque c'est Ta sainte volonté que je parle, je vais faire avec la plus grande joie ce qui T'est agréable, ô Père saint et plein d'amour! Ecoutez donc tous les choses merveilleuses que j'ai vues, ressenties et entendues distinctement!Toutefois, alors que je réfléchissais à l'impossibilité de placer mes yeux dans mon corps, je perdis subitement la lumière de mes yeux ; cependant, presque au même instant, tout devint lumineux en moi et je me vis à l'intérieur aussi bien que je me vois extérieurement à la lumière du soleil.

Mais je ne pouvais pas comprendre comment une telle chose était possible, car je n'avais encore jamais fait une expérience de ce genre auparavant;tandis que je méditais ainsi, mon cœur commença à devenir entièrement transparent, et je vis bientôt trois cœurs emboîtés les uns dans les autres, comme les trois noyaux qui se trouvent à l'intérieur du fruit du châtaignier piquant et rêche, c'est-à-dire tout d'abord le noyau brun qui constitue l'écorce, puis à l'intérieur de celui-ci la chair du fruit, ou le noyau de chair, et seulement après, dans ce dernier, le petit noyau du germe où est renfermée la vie dans toute sa diversité infinie et sa propre multiplicité.


Le cœur placé à l'extérieur éclata bientôt et tomba en se détachant dans une profondeur sans fond, où il fut entièrement détruit ; et c'était le cœur extérieur de chair du corps charnel. Mais le cœur intérieur et substantiel resta et s'élargit continuellement, parce que le cœur du germe intérieur le forçait à croître inlassablement, comme le germe d'une graine semée dans la terre s'agrandit sans cesse jusqu'à ce qu'il devienne un arbre puissant.


Et il en fut de même pour mon cœur où se trouvait le germe intérieur. Tout d'abord, j'eus l'impression que c'était un cœur; mais au fur et à mesure qu'il grandissait, il prit l'aspect d'une forme humaine, et bientôt je me reconnus en ce nouvel être humain né de mon ancien cœur où était situé le germe le plus caché et lumineux. En l'apercevant, je me demandai : "Ce nouvel être humain en moi possède-t-il également un cœur qui lui est propre?" Et voyez : aussitôt, je pris conscience qu'il cachait aussi un cœur en lui! Ce cœur ressemblait à un soleil, mais sa lumière était mille fois plus forte que la sienne.

En observant ce cœur brillant comme le soleil, je découvris tout à coup dans son centre une petite image de Toi, ô Père très saint, un portrait absolument identique et vivant, - et je ne pus comprendre comment telle chose était possible. Et en y réfléchissant, je fus pris subitement d'un ravissement inexprimable; alors, Ton image prit la parole et me dit, du centre du cœur de l'être nouveau semblable au soleil:"Élève ton regard, et tu vas bientôt te rendre compte où et comment J'habite en toi de façon vivante!" Alors, je levai les yeux et aperçus aussitôt, dans la profondeur sans fin de l'infini, un soleil incommensurablement grand, et, dans son centre, je Te vis, Toi-même, ô Père très saint! Ton Être émettait d'innombrables rayons d'une luminosité indescriptible; et l'un de ces rayons toucha le cœur semblable au soleil du nouvel être humain en moi et forma Ton image vivante à l'intérieur de moi-même.

Quelques instants plus tard, le nouvel être humain sorti du cœur du germe étendit ses bras pour me faire prisonnier. Mais j'en fus effrayé, et cette peur me rejeta dans mon ancienne demeure. Le cœur de chair qui avait disparu remonta des profondeurs et entoura aussitôt les deux cœurs qui se trouvaient à l'intérieur; alors, le monde extérieur redevint visible à mes yeux, et tout ce qui était à l'intérieur s'évanouit.

C'est là tout ce que j'ai vu, ressenti et entendu en moi."



Les plantes et les animaux ont aussi une âme

(Grand Évangile de Jean_4, chap.216)

(Le Seigneur :)«...les âmes des plantes comme celles des animaux ont pour destinée, certes encore bien mal connue de vous, de devenir elles aussi un jour des âmes humaines.»



(Grand Évangile de Jean_8, chap.28)

(Le Seigneur :)«... L'âme de l'homme n'est isolée dans son corps que par une très fine cloison qui la sépare de l'intelligence cosmique, et cela suffit pour que, dans son état normal, il n'ait habituellement aucune idée de ce qui se passe souvent fort près de lui, par exemple dans son dos, et n'appréhende même pas le millionième de ce qu'il a sous les yeux. Et tout cela est l'effet de cette cloison extraordinairement ténue qui sépare son propre espace de vie de l'espace infini du cosmos. Si cette séparation était plus large et plus épaisse, que connaîtrait donc l'âme ainsi radicalement isolée de ce qui l'entoure de tous côtés?!

Or, il arrive parfois, pour des raisons connues de Moi seul, que l'âme soit séparée de la vie divine cosmique et de l'intelligence suprême par une cloison plus solide et plus épaisse, comme on le voit fort bien chez ceux que l'on nomme idiots ou imbéciles ; de telles âmes ne peuvent guère être éduquées, et parfois même pas du tout.

Je sais bien pourquoi Je permets cela, comme le savent aussi en partie certains de Mes premiers disciples; et vous aussi, vous l'apprendrez un jour.

Mais les âmes des animaux comme celles des plantes ne sont pas strictement séparées de l'espace cosmique de la vie divine, et c'est pourquoi elles peuvent avoir conscience, sans l'avoir jamais appris, de ce qu'elles ont à faire selon leur constitution et leurs dispositions. Tout animal connaît la nourriture qui lui convient et sait où la trouver; il a ses armes dont il sait se servir sans entraînement.

De même, l'esprit d'une plante reconnaît très précisément, dans l'eau, l'air et la terre, les éléments utiles à son individualité propre. L'esprit ou l'âme naturelle du chêne n'attirera jamais à lui les éléments dont est fait le cèdre. Mais qui donc enseigne à une plante comment n'attirer à elle que les éléments qui lui sont destinés? Tout cela est le fait de l'intelligence suprême de la vie cosmique universelle, à partir de laquelle chaque plante et chaque animal constitue l'intelligence particulière dont il a besoin pour régir ses actes.

Et s'il en est ainsi, comme tout homme peut le constater par expérience, il est évident que l'espace infini et tout ce qui est en lui est vie et intelligence suprême, et si l'âme humaine n'en a pas clairement conscience, c'est uniquement afin qu'il lui soit permis de se forger par sa propre intelligence, qui est considérable, une autonomie de vie permanente, ce qui n'est donné à aucune âme végétale ni animale, raison pour laquelle ces âmes ne sont pas individualisées, mais composites, et ont une existence faite de transformations innombrables jusqu'à l'âme humaine, existence dont elles ne gardent aucun souvenir, puisqu'elles passent à un niveau d'intelligence différent à chaque recomposition et à chaque changement d'être.

L'âme humaine elle-même, qui est l'assemblage d'âmes minérales, végétales et animales élevées à leur plus haute puissance, n'a aucun ressouvenir de ses existences préalables, parce que les âmes spécifiques des trois règnes susnommés qui la composent ne possèdent pas d'intelligence propre bien séparée, mais seulement une intelligence composite en quelque sorte empruntée à la vie divine cosmique. Il est vrai que chaque âme humaine réunit en elle d'innombrables intelligences spécifiques qui l'ont précédée, avec ce résultat que l'âme humaine peut identifier et juger intelligemment de tout, mais il est inconcevable qu'elle se souvienne individuellement de tous ces états et niveaux d'être antérieurs, parce que ces innombrables âmes particulières sont devenues un homme unique.

Mais quand l'homme sera tout imbu de l'esprit de lumière et de toute vie, il percevra cette ordonnance en lui-même comme Je la perçois toujours et à chaque instant, à savoir que tout existe par Moi et que Je suis toute chose. - A présent, ami Lazare, dis-Moi si tu as bien compris cela. Et vous tous aussi, il vous est loisible de donner votre avis.»



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